Najlae Al Fayçali accuse Mohamed Ziane de harcèlement sexuelle et d'escroquerie
De lourdes accusations pèsent contre l'ex bâtonnier Mohamed Ziane

Najlae Al Fayçali accuse publiquement Mohamed Ziane, son ancien avocat et ex bâtonnier, de harcèlement sexuel, d’escroquerie, de diffamation et de chantage.

De lourdes accusations pèsent sur l’ancien ministre des droits de l’Homme de la part de la plaignante Najlae Al Fayçali. Productrice et distributrice artistique évoluant aux émirats arabes depuis 30 ans, cette dernière s'est exprimée sur le sujet hier, lundi 31 janvier, dans une conférence de presse organisée par la Ligue Marocaine pour la défense des Droits Humains, la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'Homme et l’Association Adala. L'accusatrice veut, à travers ses révélations, «répondre à la campagne de diffamation acharnée menée par Mohamed Ziane», explique son avocat Aissam Beggar.

Harcèlement

Racontant comment elle a fait la connaissance de Ziane, Najlae Al Fayçali affirme qu’elle a lié contact avec lui via les réseaux sociaux. « J’étais bluffée par sa réputation d’ex Ministre de droits humains et d’ex bâtonnier. Je suis alors entrée en contact avec lui pour l’engager en tant qu’avocat dans mon affaire aux Emirats arabes unis », raconte la plaignante. Cette dernière souligne qu'elle n’arrivait pas à faire exécuter un jugement de restitution de biens dans ce pays.

« Je m'attendais à ce qu’il soit respectable et professionnel. Ne voulant guère préciser le montant de ses frais, il a réclamé des cadeaux de valeurs : des montres de luxe, des parfums, des téléphones plaquées or, un ordinateur, des vêtements de grandes marques. Il m’a même demandé un chargeur de téléphone !!! » raconte Al Fayçali qui affirme que l’avocat lui a demandé par la suite qu'elle vienne en personne au Maroc pour compléter les procédures. « Alors que ma mère était gravement malade, j’ai pris une semaine pour venir au Maroc à sa rencontre », détaille-t-elle.

Choquée, la plaignante ajoute : « j’ai placé tous mes espoirs en lui pour faire exécuter les jugements aux Emirats où mes avocats sont dans l’impasse avec la justice ».



La plaignante précise avoir pu garder son sang froid au moment des faits tout en opposant un refus catégorique aux propositions indécentes de l’avocat. « Mais en me voyant refuser catégoriquement ses avances, Il s’est emporté contre moi. Il est entré dans une colère noire au point que j’ai eu peur pour ma sécurité » poursuit Najlae Al fayçali. Cette dernière affirme d’ailleurs que Ziane a disparu ensuite pendant six jours en la laissant sans nouvelles. « Or, je n’avais qu’une semaine au Maroc. C’était sa manière de me punir pour mon refus. Un chantage bas de gamme qui a été suivi d'actes de harcèlement sexuel et moral par téléphone. Il m’a envoyé des photos de lui nu et des audio menaçants », raconte-t-elle.



Pression

Pour l’avocat de Najlae Al Fayçali, Maitre Hatim Beggar, il s'agit en l'occurence d'un acte de harcèlement sexuel. « L’affaire n’a aucune dimension politique, anti-militantisme, ni autres dimensions parallèles. C’est une affaire de harcèlement sexuel tout court, doublée de chantage et d’escroquerie » s’insurge l’avocat lors de la conférence de presse.

« Pour l’instant, on ne peut pas révéler les détails sordides de cette affaire car elle est encore entre les mains de la justice. Mais le moment venu, une fois le jugement rendu, on pourra vous révéler les dessous extrêmement choquants de ce dossier », promet l’avocat.

Prenant la défense de sa cliente, Me Beggar déplore le comportement anti-éthique de l’accusé. « Ma cliente a subi les attaques multiples des Ziane, du harcèlement de tous types, des insultes, de la diffamation et des fausses accusations par de faux témoins alors que l’affaire est toujours en cours. Une attitude qui va à l’encontre de l’éthique du métier d’avocat qu’il représentait auparavant » s'insurge Me Beggar.

Pour la Ligue Marocaine pour la Défense des Droits Humains, cette conférence de presse est une tentative d'assurer le droit à la parole publique aux deux protagonistes. « Aujourd’hui nous donnons la parole à la plaignante pour permettre à l’opinion publique de connaitre l’autre version des faits concernant cette affaire », explique l’association. De son côté, Mohamed Ziane et son fils affirment que la plaignante ne voulait pas payer les frais d’avocat. Il a même présenté aux médias, une femme, supposée domestique ayant œuvré chez Najlae Al Fayçali. Un témoignage choquant que la plaignante et sa défense réfutent et considèrent comme une nouvelle tentative d’intimidation et de diffamation incriminant plutôt Ziane. Rappelons que, le 2 février, la justice débutera ses auditions dans le cadre de cette affaire opposant Najlae Al Fayçali à Mohamed Ziane.