La police judiciaire sensibilisée aux droits des personnes vivant avec le VIH
En plus de la maladie, les personnes vivant avec le VIH souffrent souvent de la discrimination et de la stigmatisation sociale

Un atelier de sensibilisation aux droits des personnes vivant avec le VIH et les populations exposées aux risques d’infection VIH a été organisé à Kénitra, au profit des officiers de la police judiciaire.



Organisé par l’Association de lutte contre le sida (ALCS), en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), cet atelier a permis à 25 officiers de la police judiciaire de renforcer leurs capacités juridiques et réglementaires.

S’articulant autour de plusieurs thématiques, cet atelier a privilégié l’approche genre en se penchant sur la situation épidémiologique dans notre pays et sur la prévention combinée. Le programme de la rencontre s’est focalisé également sur le plan stratégique national de lutte contre le Sida, la problématique de la discrimination, la stigmatisation et la violence basée sur le genre à l’égard des PV VIH ( Personnes vivant avec le VIH et le sida ) et les populations clés.

« La question du Sida et des droits de l’Homme sont à la croisée de plusieurs volets notamment la santé et l’application de la loi par les institutions concernées », explique Ahmed Zaari, directeur de l’IRP à l’ouverture des travaux de cet atelier. Ceci en tenant compte des catégories nécessitant une attention particulière, notamment les femmes, les enfants, les personnes aux besoins spécifiques, ainsi que les personnes atteintes du VIH », spécifie Zaari.

S’exprimant au microphone de la MAP, Kamal Alami, directeur de l’ONU Sida Maroc a expliqué que cet atelier de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie sur les droits de l’Homme et le VIH/Sida. « Une stratégie lancée en 2013, par le ministère de la Santé et le CNDH, en partenariat avec l’ONU Sida », indique-t-il. D’après le responsable, le Maroc a fait d’importants progrès en matière de prévention et d’accès au traitement. Des avancées qui le placent parmi les pays leaders dans la région de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida, ajoute Alami. « La Stratégie impliquant les droits de l’Homme constitue une nouvelle dimension dans la réponse au VIH. La DGSN a un rôle primordial à jouer et c’est un partenaire clé en matière de mise en œuvre de ces stratégies depuis de nombreuses années», note-t-il en rappelant le combat mené par l’ONU Sida contre la stigmatisation, la discrimination et à la violence basée sur le genre.

De son côté, Saadia Ouadah, présidente de la Commission régionale des droits de l’Homme de Casablanca-Settat, a expliqué que le CNDH, en partenariat avec le ministère de la Santé et les secteurs gouvernementaux concernés, ont développé une Stratégie nationale sur les droits humains et le VIH/SIDA. Cet atelier a été l’occasion de tracer les pistes pour optimiser les résultats de cette lutte à travers notamment la réforme de l’arsenal législatif, l’évaluation genre, l’étude stigma-index, la formation, le plaidoyer et la communication. Pour Ahmed Douraidi, chargé de plaidoyer et droits humains au sein de l’ALCS, la DGSN « a toujours été un partenaire pour lever les obstacles et faciliter l’accès à la prévention et aux soins pour les personnes atteintes du VIH/Sida et aux populations clés plus exposées aux risques d’infection ».

Au Maroc, le nombre des PV VIH est estimé à 21.000 personnes, dont 23% ignorent leur séropositivité. Mais la prévalence, qui reste faible parmi la population générale (0.08%), devient plus élevée parmi les populations clés. Par populations clés on désigne les personnes les plus exposées et les plus vulnérables au VIH/Sida à savoir les professionnelles du sexe féminines, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les personnes qui s'injectent des drogues et les migrants.