Entretien. Le président de la CGEM met en perspective les relations patronales maroco-israéliennes

Deux semaines après leur rencontre à Tel-Aviv, de hauts représentants des patronats marocains et israéliens se sont retrouvés à Casablanca le 29 mars au siège de la CGEM. L’enthousiasme exprimé par les deux parties en Israël a été de la même intensité au Maroc, les rapprochant encore plus des premières réalisations concrètes dans certains secteurs déjà identifiés comme prioritaires. Explications du patron des patrons marocains.

L’observateur du Maroc et d‘Afrique : La CGEM a signé avec son homologue israélienne un accord de partenariat stratégique. Quels sont les apports concrets attendus des engagements formels ainsi pris ?

Chakib Alj : En effet, nous avons signé virtuellement, en mars 2021, un accord stratégique avec la Israeli Employers and Business Organization (IEBO), suite à la reprise des relations entre le Maroc et Israël, avec l’objectif de formaliser un partenariat concret et efficace en faveur de la promotion des échanges économiques, des investissements et de l’innovation entre nos deux communautés d’affaires. Un accord que nous avons re-signé physiquement en marge du Forum d’Affaires Israël-Maroc, le 14 mars dernier à Tel-Aviv.
Dans le cadre de cet accord, la CGEM et le patronat israélien échangent en permanence, dans un esprit pragmatique et d’ouverture, sur les opportunités que nos entreprises peuvent saisir dans les différents secteurs identifiés d’intérêt comme l’agriculture, la gestion de l’eau, la technologie et la cybersécurité, l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique, le tourisme, les énergies renouvelables, la santé, l’éducation...

Par ailleurs, le Conseil d’Affaires Maroc-Israël, plateforme conjointe entre les deux patronats, connecte tous les jours les importateurs et les exportateurs marocains et israéliens, ainsi que les investisseurs à la recherche de partenaires pour lancer des projets innovants et à fort impact. Il met également à leur disposition les moyens d’accompagnement nécessaires, que ce soit en termes de contacts, de facilitations ou de partage d’informations utiles comme les études sectorielles. Et comme pour tous les accords que nous établissons avec nos partenaires étrangers, nous aspirons à ce que nos entreprises créent ensemble de l’emploi pour nos concitoyens et améliorent leur qualité de vie et que l’innovation soit au cœur de notre économie pour une croissance rapide et durable.

Quelles sont les principales barrières que les hommes d’affaires marocains et israéliens veulent voir rapidement levées pour faire accélérer les échanges commerciaux bilatéraux et aussi le business ?

J’estime que plusieurs conditions sont déjà là pour que les échanges commerciaux et le business soient boostés, surtout avec la disponibilité des vols directs, la collaboration étroite entre les patronats, les échanges de missions et de délégations...

Un accord de libre-échange Maroc-Israël serait-il la solution pour booster les relations économiques bilatérales ?

Un accord de libre-échange serait effectivement souhaitable et une suite logique de la dynamique de coopération observée. Je suis convaincu qu’il sera mis en place une fois toutes les conditions réunies.
Si le Forum économique Maroc-Israël organisé à Tel-Aviv a été celui de la formalisation des engagements, le Forum similaire que vous comptez organiser à Casablanca en main prochain serait-il celui des concrétisations ?

Le Forum que nous organisons en mai se focalisera sur l’agritech, la water-tech, l’energy-tech et la logisti-tech.

Ce Business Forum Maroc-Israël sur l’innovation, qui réunira des experts des deux pays dans les secteurs précités, prévoit la signature de plusieurs MoU entre organismes marocains et israéliens et se penchera aussi sur des sujets comme l’entrepreneuriat et le capital humain.