Les stations-service brandissent la menace d'une grève générale
Les stations-service appellent à la révision de l’article 144 du code général des impôts dans le projet de loi de finances 2023 portant sur le mode de calcul de la cotisation minimale.

Les propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc n’en peuvent plus et menacent de faire grève. Ils dénoncent l’injustice sociale relative au calcul de la cotisation minimale et appelle la DGI à revoir cette taxe qui les pénalise. 



«La hausse des prix des carburants a des répercussion directes sur notre activité », explique Jamal Zrikem président de la fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc ajoutant que « la flambée conduit à la hausse du chiffre d’affaires sur la base duquel la cotisation minimale est calculée. Ainsi, la marge de bénéfice du propriétaire de la station reste inchangée, alors que l’impôt augmente, mais pas le bénéfice ».

Solution proposée ? « La modification de l’article 144 du Code général des impôts dans le projet de loi de finances 2023 portant sur l’exonération des stations-service du paiement de la cotisation minimale », souligne Zrikem qui déplore une fausse interprétation par l’administration fiscale. «la DGI recourt à des contrôles fiscaux à chaque fois que le prix du pétrole augmente. Il faut comprendre que cela ne se répercute pas sur les bénéfices des stations-service », insiste le professionnel ajoutant que certains opérateurs ont été contraints de payer cette taxe, alors qu’ils enregistrent des pertes.

Pour la fédération, il s’agit d’une injustice fiscale. Elle appelle donc la DGI à revoir ce dispositif et instaurer donc un système de taxation sur la base des bénéfices des stations-services et non sur le chiffre d’affaires.

La fédération appelle par ailleurs le ministère de l’économie et des finances à ouvrir la porte au dialogue et les autorités compétentes à prendre des mesures concrètes face à la hausse des prix.

Plusieurs rencontres ont été tenues récemment avec certains groupes parlementaires de la majorité et l’opposition, pour les sensibiliser autour de la question. La fédération a saisi également le conseil de la concurrence afin d’intervenir pour protéger les professionnels et le pouvoir d’achat des citoyens.

En attendant la réparation de cette « injustice », les professionnels ne comptent pas baisser les bras. Ils appellent l’ensemble des associations régionales à se mobiliser pour toutes les formes de protestation à venir. Ils menacent même de décréter une grève générale pour faire entendre leur voix.