Hé Ho Mabrouk Alina. Le Maghreb vibre aux mêmes mélodies

Le penalty marqué par Hakimi dans ce match de fous qui a opposé le Maroc à l’Espagne a retenti partout dans le Maghreb. Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie. Quand on chante Hé Ho Mabrouk Alina, on est quelque part dans cet espace nord-africain. Ce n’est pas une création politique, c’est une construction populaire.

Cette chanson est la parfaite illustration de l’unité des peuples du Maghreb. Au départ, elle a été chantée, dans les années 80, par Rabah Driassa, célèbre chanteur algérien très écouté au Maroc jusqu’aux années 90. Elle accompagnait l’équipe algérienne de football au Mondial. Les 45 tours de Driassa étaient partout en vente au Maroc et les Marocains gardent encore en mémoire ses chansons les plus populaires.

Mabrouk Alina a été reprise, ensuite, par Rachid Beriah à l’occasion des performances de l’équipe nationale marocaine au Mondial de 1986. Elle est un patrimoine commun, preuve que les Maghrébins vibrent aux mêmes rythmes et n’ont aucun complexe à le montrer.

Quand on suit l’actualité politique et les actes regrettables du pouvoir algérien envers l’intégrité territoriale du Maroc, on se déconnecte de cette réalité qui veut que les peuples ne ressentent aucune animosité les uns envers les autres et d’ailleurs, les Algériens ont vibré aux performances de l’équipe marocaine au Qatar.

Comme les Marocains ont vibré aux réalisations de l’équipe algérienne à la Coupe arabe et à la Coupe d’Afrique, comme ils ont soutenu l’équipe tunisienne qui a été formidable dans cette coupe du monde, en battant la France. Elle a quitté le Mondial, certes, mais avec les honneurs.

Que pouvons-nous faire de cette entente populaire? Beaucoup de choses. Nos forces éparpillées maintenant peuvent, une fois rassemblées, réaliser des miracles dans beaucoup de domaines, sciences, recherche-développement, espace, nouvelles technologies, logistique, énergies propre, infrastructure...

Nous ne pouvons pas espérer changer notre condition en nous chamaillant tout le temps.

Les bagarres des héritiers pour le partage d’un terrain agricole peuvent durer des années. Entretemps, les silos resteront vides. Pas un coquelicot dans les champs.