Pour avoir demandé une enquête indépendante, la présidente de l’association médicale turque est en prison depuis le 26 octobre. Elle voulait mettre au clair l’usage par l’armée turque de gaz chimiques contre les Kurdes. Les ONG ne lâchent pas l'affaire.
En signant la convention d'interdiction des armes chimiques, les Etats s’interdisent d’employer des produits antiémeutes en tant que moyen de guerre. Par exemple, quand les soldats se battent entre eux, ils n’emploient pas le gaz lacrymogène, pour mourir ils doivent avoir la vision claire. Or quand il s’agit de mater une manifestation, c’est pas grave, on peut gazer.
Le 26 octobre 2022, Dr. Şebnem Korur Fincancı, présidente de l'Association médicale turque, a été arrêtée lors d'une perquisition à domicile tôt le matin sur ordre du procureur général d'Ankara en vertu de l'article 7/2 du Code pénal turc de la loi antiterroriste (propagande pour un terroriste) et l’article 301/2 (atteinte à la sécurité de l’État).
Qu’a-t-elle donc fait? Elle a juste demandé une enquête indépendante sur l'usage par la l’armée turque de substances chimiques toxiques contre la guérilla kurde dans le nord de l’Irak.
Le parquet a demandé, en plus, sa destitution en tant que présidente de l'Association médicale turque. Les principales ONG internationales de défense des droits de l'homme et médicales condamnent cette « arrestation arbitraire » et ont exigé sa libération immédiate.
Dans la foulée les militants des droits de l’homme se réfèrent aux déclarations du ministre de la défense qui avait reconnu, le 16 avril 2021, le recours à des gaz lacrymogènes.