Hausse des prix. Avis du conseil de la concurrence
Ahmed Rahhou, président du conseil de la concurrence.

Les prix des produits alimentaires ne cessent de s’envoler. Qu’en pense le conseil de la concurrence ? Peut-il intervenir ?

Dans un contexte marqué par l’inflation dans l’alimentation, le conseil de la concurrence a les mains liées et ne peut statuer qu'en cas d'abus. «En cas de hausse ou de baisse des prix, l’instance n’a pas de position à prendre. Il ne peut intervenir qu’en cas d’abus de position dominante ou d’entente entre les acteurs sur les marché », a précisé le président du conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou, lors d’une rencontre d’échange organisée par le conseil de la concurrence avec les médias.

Rahhou a noté également en marge de cette rencontre, que la concurrence est efficace quand il y a transparence. Selon lui, seule une bonne concurrence peut permettre d’atteindre l’objectif du bien être du consommateur. Le président du conseil de la concurrence a insisté ainsi sur le rôle de la loi sur la protection du consommateur, la loi sur la liberté des prix et la loi de la concurrence qui ont pour objectif premier « la pluralité et la non concertation », pour éviter les pénuries qui peuvent entrainer une augmentation significative mais injustifiée des prix.

La rencontre a été l’occasion de dresser un premier bilan des réalisations du conseil en 2022, en attendant la publication du rapport d’activité. Rahhou a mis l’accent en particulier sur la régularisation ciblant les opérations de concentrations économiques. «De nombreux opérateurs ne connaissent pas les obligations prévues par le droit de la concurrence notamment en matière de notification de concentration économique », fait savoir le professionnel qui a ajouté que le conseil a reçu plusieurs demandes dans ce sens au cours de l’année écoulée. «150 dossiers ont été examinés par le conseil. Seuls 25 cas ont fait l’objet d’une notification pour concentration économique », détaille Rahhou.

Autre fait marquant relevé : l’émission de plusieurs avis par le conseil. Mais, le président du conseil a assuré que le rythme de publication des avis sur les pratiques anticoncurrentielles par secteur, sera accéléré en 2023. L’objectif est de produire des avis avec recommandations pour les acteurs afin de préserver les intérêts des consommateurs.

Cette deuxième rencontre annuelle avec les médias a vu la participation de l’Ambassadeur de la Pologne au Maroc, Krzysztof Karwowski et des représentants de l’Office polonais de protection de la concurrence et des consommateurs (UOKiK), ainsi que des experts de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui ont insisté sur la nécessité d’utiliser les médias dans la stratégie de communication des autorités de la concurrence .