Semaine de la science. La complexité discutée à l’UM6P 
Démarrage des travaux de la 3ème édition de la semaine de la science à l'UMP6P

Pour sa 3ème édition, la semaine de la science organisée par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), abordera le thème de la complexité avec ses fondements, ses implications, ses défis en temps de crise…

C’est parti pour l’édition 2023 de la semaine de la science organisé par l’UM6P Du 20 au 26 février 2023, plusieurs personnalités éminentes issues de différents domaines notamment le monde économique, scientifique discuteront les différents aspects de la thématique de la « complexité », inspirée des travaux fondamentaux d'Edgar Morin. Pour le président de l'UM6P, Hicham El Habti, la semaine de la science se veut un pont entre le monde scientifique et le grand public dans un contexte qui exige de travailler main dans la main pour dépasser la complexité et la crise qui sévissent actuellement. De son côté Saâd Abdessalam Tazi chargé d’enseignement en anthropologie à l’UM6P, l’objectif de l’événement est d’être toujours à la frontière du savoir et cela a un double sens : savoir ce qui se fait de plus récent dans chacun des domaines, mais aussi les frictions entre les différentes disciplines».

Marchés financiers et réseaux numériques, tremblements de terre et crues, réchauffement climatique, etc., tous ces phénomènes relèvent des sciences de la complexité. Si la science classique, déterministe et réductionniste, découpe les objets en parties élémentaires pour mieux les analyser, celle de la complexité met en avant plutôt la non-linéarité, la dimension émergente des propriétés et l’évolution au cours du temps (le devenir) d’un système, d’un objet ou d’un phénomène. L’UM6P entend poursuivre les recherches sur la complexité en mettant en avant une autre perspective, celle des pays du Sud.



Pour sa part, le philosophe et sociologue Raphaël Liogier, reste convaincu que la complexité est «un sujet d’actualité. Il évoque l’exemple de l’emploi. D’après lui, «nous n’avons pas une vision complexe autour de cette question ». Comment ? «Nous adoptons une stratégie très archaïque sur ce volet dans la mesure où on fixe sur le chômage en pensant qu’il faut créer des emplois », explique-t-il. Pour lui, c’est une question des plus absurdes des histoires du 21ème siècle. «On ne crée pas d’emplois mais on crée de la richesse qu’on distribue sur l’ensemble du système. Il ne faut pas considérer l’emploi comme un élément indépendant. Il faut plutôt distribuer la richesse », juge celui qui appelle à la suppression du terme de « plein emploi » qui n’a aucune signification et le remplacer par celui de « pleine activité » c'est-à-dire chercher comment tout le monde peut être actif et motivé pour créer de la richesse et donc la distribuer.