Environnement. Qui sont les climato-sceptiques?
Les activistes environnementaux nagent à contre courant des climato-sceptiques

Les climato-sceptiques, vous connaissez ? Ce sont des personnes qui vivent dans le déni du réchauffement climatique ou plutôt nient la part de responsabilité de l’être humain dans cette mise en danger de la planète. Zoom sur cette théorie et sur ses porteurs.



Selon l’Obs’COP 2019, première édition de l’étude internationale sur la perception du réchauffement climatique dans le monde, 31% de la population mondiale serait climato-sceptique. Mené auprès d’un panel représentation de 24.000 personnes, dans 30 pays sur cinq continents, ce sondage révèle en effet l’étendue de cette théorie.

Une idée farfelue soutenue par une bande de sceptiques incapables de reconnaitre leur responsabilité dans le réchauffement de leur planète ? Si vous êtes tentés de le croire, détrompez-vous vite ! Car parmi les millions de porteurs de cette idée, on trouve des scientifiques, des intellectuels, des politiques, des économistes et des magnats industriels... Venant de ces derniers, c’est un peu compréhensible, admettons-le ! Mais ça reste assez surprenant de voir comment les adeptes de cette théorie y croient si fort.

Quels sont les arguments des climato-sceptiques ?

La théorie du climato-scepticisme se base essentiellement sur le déni et le doute. Souvent issus de milieux conservateurs, les climatosceptiques estiment que rien ne prouve définitivement la cause anthropique dans le réchauffement climatique. Décodage : D’après eux, les argumentaires scientifiques établissant le lien de cause à effet entre la responsabilité humaine et la dégradation environnementale sont trop fragiles.

Poussant leur argumentaire plus loin, ils avancent qu’aucun consensus réel et solide de la part des scientifiques n’affirme la responsabilité de l’être humain dans les changements climatiques actuels et futurs. Ils renforcent leur plaidoyer en citant des scientifiques de renom qui nient également ces faits tels les prix Nobel Ivar Giaever et Kary Mullis.

En détails ?

Toujours d’après les climato-sceptiques, nous sommes actuellement en train de vivre un autre cycle semblable à tant d’autres ayant marqué l’histoire de la planète. Pour eux, trêve de panique ! La Terre a déjà vécu de telles situations auparavant et les émanations de CO2, pointées du doigt dans le réchauffement de la planète, n’y sont pour rien. Le vrai responsable ? Le Soleil et ses fluctuations tout simplement. Les alertes des scientifiques ne font que cultiver une psychose complètement déplacée, soutiennent-ils

Ont-ils raison ?

Malgré leur forte conviction, les arguments des climato-sceptiques sont souvent démontés par les scientifiques. C'est ce qui est arrivé à Donald Trump, l’un des plus fameux adeptes de cette théorie. L'ancien président américain affirmait que le réchauffement climatique était « un mythe ». Mettant en pratique ses convictions, il a retiré son pays des Accords de Paris en 2017.

SelonD. Trump, le concept même du réchauffement planétaire a été inventé par les Chinois dans l’objectif d’affaiblir l’industrie américaine et la rendre moins compétitive. La première réponse viendra d’ailleurs des Etats Unis, by Nasa qui a aussitôt contredit ses déclarations.

Ceci dit, les climato-sceptiques ont raison sur un point : Il n’existe pas de consensus sur la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Ce dernier reste encore un sujet de débat, même au GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Certains soutiennent qu'il n'existe aucune preuve d'un lien direct ou indirect de la détérioration environnementale avec l’activité humaine. Et ce sont toujours les fluctuations de l'activité solaire qui sont les véritables responsables.

Le contre-argument ?

Pourtant, la grande majorité des scientifiques affirment être à « 90 % certains de cette responsabilité ». Leur contre-argument ? Le nombre de phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes et de situations anormales qui se produisent ces dernières années reste « très exceptionnel » et jamais enregistré avec la même intensité dans le passé. Inondations, incendies, cyclones... Se multiplient dans le monde tout en mettant en évidence le lien de causalité. Pire encore, depuis 60 ans, la planète n’a cessé de chauffer en atteignant des niveaux très élevés dépassant de loin les fluctuations solaires naturelles.

Karma is real

Quant à la capacité d’adaptation, les scientifiques restent assez sceptiques. Si les humains ont plus d’aisance à s’adapter que la faune et la flore, ces capacités sont toutefois limitées par les contraintes de frontières et les obstacles aux flux migratoires libres. Pour les animaux et les végétaux, la situation est encore plus critique. Incapables de s’adapter, certaines espèces commencent tout simplement à disparaître. La biodiversité en prend un sacré coup et l’être humain récoltera finalement ce qu’il a semé, concluent les scientifiques.