Portait. Un grand connaisseur du monde agricole doublé d’un fédérateur à la tête de Crédit Agricole du Maroc
Mohamed Fikrat souriant, comme toujours.

Même si l’occasion de sa nomination par le Souverain à la tête du Crédit Agricole du Maroc s’y prête, convaincre Mohamed Fikrat de parler de lui-même est une mission impossible, tant celui que certaines de ses connaissances qualifient de «Grand monsieur» est modeste. Toutefois, son brillant parcours professionnel et ses actions bénévoles parlent pour lui.

«C’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut». C’est ainsi que commentent des top managers, croisés dans un palace de la capitale économique, la nomination par le Souverain de Mohamed Fikrat à la tête de Crédit Agricole du Maroc où il siégeait comme administrateur indépendant et président du Comité d’audit. Grand connaisseur de l’amont, de l’aval et de tout l’écosystème agricole, cet ingénieur d’Etat de formation, lauréat de l’École Centrale de Paris et détenteur d’un MBA de la célèbre IE Business School de Madrid, est bien reparti pour réussir sa nouvelle mission, prédisent les commentateurs.

Le «grand monsieur» comme l’ont qualifié certaines de ses connaissances venues le saluer alors qu’il présidait, en février dernier, le jury des Trophées de l’Assurance, est très respecté pour son intégrité, son sérieux et sa compétence.

Cadres dirigeants et employés de base de Cosumar gardent de lui le souvenir d’ «un patron toujours à l’écoute, qui retrousse ses manches pour que le boulot soit bien fait», le tout «avec un sourire qui ne le quitte jamais». Ce stratège avait débuté dans ce groupe - stratégique pour le pays - comme directeur de stratégie avant d’y assurer, avec brio durant plus de 17 ans, la lourde mission de président-directeur général. Il est arrivé au groupe sucrier d’une grande École nommée OCP qu’il a intégré en 1981 et où il a su gravir les échelons en assurant diverses fonctions de direction.

Le fédérateur

Par année de bonne moisson comme par temps de vaches maigres, le brillant pourvoyeur et «fertiliseur» de nouvelles idées, Mohamed Fikrat a toujours été aux côtés des agriculteurs. C’est lui qui présidait à la destinée de la Sucrerie Raffinerie de Tadla, de Sucrunion, de Cosumatrade, de Cosumagri et de Comaguis. Toutes ces filiales de Cosumar ont prospéré au fil des années et fait prospérer bien des agriculteurs. Ce n’est pas pour rien que Fikrat a été désigné «manager de l’année 2012» par l’Association Marocaine de la Qualité et du Management (AQM) et a reçu, en 2018, l’«Arab Best Award» le consacrant alors meilleur CEO arabe dans son domaine d’activité, avant d’être décoré par le Roi Mohammed VI, en septembre 2000, du «Wissam Al Moukafaa Al Watanya de l’Ordre d’Officier».

L’esprit fédérateur de Fikrat s’ajoute à ses qualités de fin top manager. «Grâce à son apaisante intermédiation, tout se règle, avec sérénité, sur la base du dialogue et de la concertation», témoignent des adhérents à la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Sucre (Fimasucre) qu’il préside. Ce sont aussi ces qualités qui sont mises en avant par des membres, comme lui, de la Commission spéciale sur le modèle de développement. De l’avis général, il était parmi ceux qui avaient le plus contribué à faire avancer certaines discussions publiques houleuses initiées par cette instance consultative. C’est ce qui le caractérise également au sein du Conseil économique, social et environnemental où il préside la Commission des affaires économiques et projets stratégiques, comme au sein de l'Association de la zone industrielle d'Ain Sebaâ Hay Mohammadi «AZIAN» dont il est président ou encore à la CGEM où il est vice-président. Fikrat avait même marqué de son empreinte l’Organisation internationale du sucre qu’il avait présidée en 2010 au nom du Royaume.

L’associatif

Acteur associatif dynamique, Mohamed Fikrat préfère le terrain aux bureaux feutrés et pousser à l’action efficiente au lieu de discourir. L’infatigable rassembleur est président, depuis janvier dernier, de la Fondation Zakoura. Cette ONG, reconnue d’utilité publique depuis 1997, a pour devise «Le devoir d’agir» en faveur du développement humain par le biais de l’éducation des enfants, la formation des jeunes et l’autonomisation des femmes.

Le développement par le savoir lui tenant à cœur, il est aussi membre du conseil d’administration de la Fondation marocaine de l’Étudiant, devenue Jadar Foundation, qui appuie de brillants bacheliers issus de milieux défavorisés pour leur assurer un accès réussi à l’enseignement supérieur. La promotion 2020-2021 de cette Fondation porte son nom, en reconnaissance à son appui.

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