Conseil de sécurité. Là où l’Algérie balade le Polisario
Le Conseil de sécurité. ( AFP)

Cette frénésie algérienne à noyer le Conseil de sécurité de l’ONU de projets de résolutions contre Israël laisse un peu perplexe. Et on se demande bien pourquoi, subitement, l’Algérie, qui a énormément de problèmes internes économiques, sociaux et de gouvernance, s’acharne à remuer l’instance onusienne. Il y a une piste.

Tout de même cela semble suspect et il y a pas mal d’autres conflits qui touchent le continent auquel appartient l’Algérie, l’Afrique. La désintégration de la CDEAO, la situation en RDC, le terrorisme islamiste au Sahel, les sujets internes (à l’Afrique) ne manquent pas.

Or, si le régime militaire algérien déclare tout le temps que la question palestinienne est une priorité, il n’en déclare pas moins que la question de ce qu’il appelle Sahara occidental l’est tout autant. Néanmoins, comme on le voit, ce n’est pas du tout prouvé. L’entrée de l’Algérie au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, aurait pu laisser croire que la question du Sahara serait une priorité, puisque le régime y tient et la maintient depuis les années 70. 

Tout laisse penser que le pouvoir algérien profite bien de la situation au Proche Orient. Il tient le prétexte pour dire à son protégé le Polisario qu’il est plus urgent de s’occuper d’Israël afin de protéger « nos frères arabes et musulmans contre le génocide perpétré par Israël ».  

Que peut dire le chef des miliciens du Polisario? Rien. Pour l’éloigner de ses préoccupations, les Algériens lui paient de très coûteux voyages comme en Norvège. Déplacement qu’il a essayé de vendre comme un voyage d’Etat. Heureusement que les Norvégiens s’en sont aperçus et affirmé qu’ils ne reconnaissent aucune république au sud du Maroc. Plutôt pertes que profits.

Après, le chef des miliciens ira faire un tour au sommet de l’Union africaine où, on l’a vu, il a passé son temps à regarder le plafond puisque personne ne s’en est approché. 

Les médias officiels algériens sont eux aussi mis à contribution pour divertir le polisario. On publie des articles sur la « cause sahraouie », on fait l’éloge de son chef qu’on montre abondamment. Il monte dans l’avion présidentiel algérien, il descend de l’avion présidentiel algérien, il salue un président, il met sa gandoura des grands jours pour aller au sommet de l’UA et s’afficher sur la photo officielle comme un vrai président… 

Tous ces efforts pour dire que l’Algérie ne peut pas aborder la question du Sahara au Conseil de sécurité. Le Sahara n’est-il plus aussi prioritaire que la question du Proche Orient? 

Le régime algérien veut aussi se montrer comme l’opposant le plus farouche à la normalisation avec Israël. Et là, il n’y a pas de mystère, il essaie depuis longtemps de discréditer l’Etat marocain auprès de l’opinion publique marocaine. Il peut réussir partout sauf ici. L’étanchéité est totale, rien ne peut diviser les Marocains. 

Le plus malheureux dans cette histoire de fous, c’est que les Algériens n’arrêtent pas de se plaindre sur les réseaux sociaux contre toutes sortes de problèmes, manque de gaz, d’électricité, d’eau, de pommes de terre, de lait, de services administratifs sérieux… Ils se demandent si leur vie sera meilleure une fois que la tel ou tel pays sera libre. C’est comme les Sud-africains. Leur pays s’attaque à Israël pour Faure oublier les 8 millions de chômeurs, les coupures électriques et la persistance du régime d’apartheid entre noirs.

Enfin, ce qu’il faut retenir c’est que le fardeau du Polisario pèse chaque jour un peu plus sur les épaules de plus en plus faibles du pouvoir. Par exemple, Tindouf est devenue une région interdite aux Algériens, y compris le wali de la région. 

Il y a un moments où il faut comprendre que la raquette est trouée.