France. La ligue anti-RN sort les arbalettes
Eric Ciotti (LR) et Marine Le Pen (RN), les gagnants des législatives (Photo AFP)

Au lendemain de la poussée historique de l'extrême droite aux législatives en France, les désistements de candidats entre gauche et droite se multiplient lundi pour éviter qu'elle obtienne la majorité absolue au second tour.Portant, il s’agit du choix de 10 millions d’électeurs.

Les candidats encore en lice ont jusqu'à mardi 16H00 GMT pour se retirer au profit d'un rival d'un autre bord politique et espérer empêcher ainsi la victoire d'un représentant de l'extrême droite.

Car s'il obtient la majorité absolue des 577 députés de l'Assemblée à l'issue du second tour dimanche, le Rassemblement national (RN) de Jordan Bardella sera appelé à former un gouvernement, mettant ainsi l'extrême droite au pouvoir en France pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale. 

Lundi, une centaine de candidats de gauche ou du camp présidentiel d'Emmanuel Macron qualifiés pour le second tour se sont déjà désistés, selon un décompte provisoire de l'AFP.

Parmi ceux-ci figurent à ce stade une majorité de représentants de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), ainsi que trois ministres.

Ces candidats sont engagés dans des triangulaires (trois candidats qualifiés), et arrivés en troisième position dans des circonscriptions où le RN pourrait l'emporter.

Trois semaines après le séisme provoqué par la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Macron, le RN a engrangé dimanche plus de 10,6 millions de voix, soit 33,1% des suffrages, un niveau historique si l'on excepte le second tour de la présidentielle de 2022.

Trente-neuf députés d'extrême droite, à commencer par sa figure de proue Marine Le Pen, ont été élus dès le premier tour dimanche.

Le NFP a obtenu 27,99% des suffrages et compte déjà 32 élus. Le camp présidentiel - qui disposait d'une majorité relative dans la précédente assemblée - a lui été mis en déroute, en troisième position avec seulement 20,8% des suffrages.

Le jeune président du RN, Jordan Bardella, 28 ans, a demandé aux Français de lui donner dimanche les clés du pouvoir.

"Il nous faut une majorité absolue", insiste Marine Le Pen.

Avec AFP