Rentrée 2024. Pourquoi les prix des manuels scolaires flambent?
Les prix des livres augmentent chaque année, généralement entre 10 et 15 dirhams. 

Suppression de la TVA sur les fournitures scolaires, remplacement de l'initiative "Un million de cartables" par une aide directe aux familles défavorisées... Cette rentrée scolaire marque des changements notables. Toutefois, un problème majeur demeure : l'augmentation substantielle des prix des manuels scolaires. Un professionnel explique cette situation.

C’est la rentrée scolaire. Cette année, plusieurs mesures ont été mises en place pour alléger le fardeau des coûts liés à l’éducation. Hassan El Kamoun, président-adjoint de l’Association des Libraires Indépendants du Maroc (ALIM), met l’accent notamment sur l'impact positif de la suppression de la TVA sur les fournitures scolaires et accessoires. Cette initiative a contribué, selon lui, à une réduction significative du coût des cahiers et autres matériels scolaires.Le professionnel évoque également la substitution de l'initiative « Un million de cartables » par une aide financière directe aux familles, ainsi que l’adoption du projet des écoles pionnières. Ce programme, lancé par le ministère de l’Éducation nationale, vise à harmoniser les manuels scolaires à travers tout le Maroc. Actuellement en phase pilote dans 2 600 établissements publics, ce projet a pour ambition d’être généralisé à l’ensemble du système éducatif public.Augmentation injustifiée des prix des livres scolairesMalgré l’exonération de la TVA sur les livres au Maroc, ce qui n’est pas le cas dans les autres pays comme la France, la Belgique, ...Hassan El Kamoun explique que « les prix des livres augmentent chaque année, généralement entre 10 et 15 dirhams".Il fait savoir que les livres publiés au Maroc par des auteurs locaux, imprimés et distribués par des maisons d’édition marocaines, ne respectent pas toujours le prix affiché sur la couverture, contrairement aux manuels scolaires destinés à l’enseignement public.Selon El Kamoun, cette situation permet une fluctuation des prix contrôlée chaque année par les éditeurs. Ainsi, le prix final d’un livre peut varier dès sa sortie de l’imprimerie. De plus, alors que le coût de production d’un livre au Maroc ne dépasse pas les 10 à 20 dirhams, il est souvent vendu à un minimum de 200 dirhams, ce qui est jugé inacceptable par le professionnel.Disparités de prix des livres importésLa situation des livres importés au Maroc met en lumière des disparités préoccupantes. Selon El Kamoun, « les livres scolaires importés bénéficient d’une réduction significative de 42 à 45% à l'achat, tandis que les ouvrages parallèles ou culturels profitent de remises encore plus importantes, allant de 50 à 60%. En Europe, où les prix des livres sont souvent harmonisés, les importateurs marocains bénéficient de réductions substantielles et d’un soutien à l’exportation, ce qui abaisse les coûts de transport de 30 à 40%. Théoriquement, ces économies devraient se traduire par des prix plus bas pour les consommateurs marocains. Ce qui n’est pas le cas.En réalité, l’importateur profite d’une réduction globale moyenne de 50,5% par livre grâce à des remises, une TVA réduite et des aides à l’exportation, mais El Kamoun ajoute que les problèmes liés à la convertibilité des devises et aux taux de change non harmonisés entraînent encore une augmentation des prix de 25% au Maroc par rapport à l’Europe. « Ce décalage injustifié dans les prix des livres importés appelle à une intervention pour réguler les pratiques commerciales et protéger le pouvoir d’achat des consommateurs marocains. », conclut le professionnel.