L’ONSSA manque de moyens

L’Etat ne donne pas suffisamment de moyens à son organisme de contrôle des produits alimentaires.

L’ONSSA a tenu le 30 juin à Rabat son Conseil d’administration au titre de 2014. C’était l’occasion d’en savoir un peu plus sur ses réalisations. On peut citer le refoulement à l’importation de 3.200 tonnes de produits et la saisie de 7.200 tonnes sur le marché local. Menées tout au long de l’année dernière, ces opérations ont fait suite au contrôle de quelque 18 millions de tonnes de produits alimentaires sur le marché local, à l’importation et à l’exportation. Ces chiffres risquent d’exploser cette année avec la multiplication des saisies durant le mois du ramadan dernier.

Au vu du travail accompli par les services de l’ONSSA, le problème qui doit attirer l’attention des responsables concernés et du public est le peu de moyen dont dispose cet établissement public. Il faut savoir qu’en vue d’assumer, pour le compte de l’Etat, la mission de protection de la santé du consommateur et de la préservation de la santé des animaux et des végétaux, l’Office dispose dans l’ensemble de ses services aussi bien au niveau central, régional que provincial d’un effectif de 2.032 agents dont 313 médecins vétérinaires, 290 ingénieurs, 71 administrateurs, 802 techniciens, 14 rédacteurs, 402 adjoints techniques et 154 adjoints administratifs. Ces chiffres sont à mettre face aux 34 millions de personnes environ que compte le pays et face aux millions de tonnes de produits alimentaires qui sont écoulés chaque jour sur le marché national pour se rendre compte de l’insuffisance en ressources humaines dont souffre cet organe de contrôle.

Il est aussi bon de savoir qu’au niveau régional, l’ONSSA ne dispose, à l’échelon provincial, que de 72 services vétérinaires, de 46 services de contrôle des produits végétaux et d’origine végétale ainsi que de 45 services de protection des végétaux.

Par ailleurs, l’ONSSA est aussi chargé de l’octroi des agréments à des établissements agroalimentaires sur la base d’un suivi sanitaire. Dans ce cadre, en 2014, ses services ont délivré 561 nouveaux agréments ou autorisations, ce qui a porté le nombre total des établissements agréés à 3.400. Sans oublier le suivi épidémiologique des maladies endémiques pour s’assurer de la bonne santé des animaux. C’est ce travail qui a mené, par exemple, au renforcement de la vigilance après l’apparition de la fièvre aphteuse en Tunisie et en Algérie.

Concernant le domaine végétal, et afin de mettre à la disposition des agriculteurs des variétés de semences et de plants de qualité, l’ONSSA a procédé en 2014 à la certification de 5 millions de plants de diverses espèces, et de 1.820.000 quintaux de semences. Le tout avec la surveillance active des cultures, qui a été poursuivie afin d’éviter l’introduction ou la dissémination de maladies ou de parasites. Tout ce travail nécessite de gros moyens dont l’Office n’a qu’une infime partie.

Cette réalité n’a pas échappé au président de la Comader. Lors du dernier Conseil d’administration, ce dernier, en sa qualité de président du Comité Consultatif de l’ONSSA, a insisté pour que cet Office soit doté en ressources suffisantes afin qu’il puisse s’acquitter pleinement de ses missions. C’est ce qui permettra au pays d’assurer sa sécurité sanitaire. Laquelle est intimement liée à la sécurité alimentaire.