Hausse des prix des produits laitiers. Les précisions de Nadia Fettah
La hausse des prix des produits laitiers est due à plusieurs facteurs économiques dont l’augmentation du coût de la distribution lié à la flambée des prix des hydrocarbures.

Les prix des produits laitiers flambent depuis quelques semaines. La ministre de l’économie et des finances s’explique.



«La hausse des prix des produits laitiers est due à plusieurs facteurs économiques dont l’augmentation du coût de la distribution lié à la flambée des prix des hydrocarbures », a expliqué la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, répondant à une question de l’un des parlementaires à la chambre des représentants.

Dans le détail, la ministre a précisé que l'augmentation du prix du lait pasteurisé ou encore le lait infantile s’explique particulièrement par la fluctuation des prix des matières premières importées de l'étranger, notamment le lait en poudre dont le prix a doublé ces derniers mois. Nadia Fettah a ajouté que le prix de ce produit est passé de 25,8 DH en 2021 à 37,8 DH en 2022, soit une augmentation de 46%. Une augmentation importante qui s’ajoute à la rareté en matière de production de lait au niveau national ou encore la hausse des prix de fourrages.

Face à cette situation, la ministre a indiqué qu’une série de mesures ont été mises en place pour stabiliser les prix des produits laitiers. Il s’agit en particulier de la suspension des droits de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) applicable aux importations de lait en poudre parallèlement au recours à diverses actions afin de lutter contre l’informel et l’orientation de la production nationale vers l’industrie laitière.

En effet, l’année 2022 a été marquée par une rareté importante du lait sur le marché. L’enseignant chercheur à l’institut agronomique et vétérinaire (IAV) et spécialiste de la filière laitière, Mohamed Tahar Srairi, évoque une baisse drastique de la quantité du lait collecté de l’ordre de 30% voire 40% dans certaines régions comme Doukkala. Une pénurie liée essentiellement à la cherté des prix de tous les intrants nécessaires à la production laitière et au manque d’eau. « Pour produire un litre de lait, il faut 1.500 litres d’eau. Et pour produire un kilogramme de viande bovine, 15.000 litres d’eau sont nécessaires », souligne Srairi qui met l’accent aussi que la baisse importante du nombre d’éleveurs pour une question de rentabilité. « Depuis 2024, les producteurs tournaient déjà à perte. Aujourd’hui, la situation devient insoutenable. Même les grand élevages laitiers ne sont plus rentables », assure Srairi précisant qu’actuellement, le prix de reviens dépasse les 4,5 DH le litre.