Les Marocains consomment-ils moins de carburants?
Les recettes de la TIC sur les produits énergétiques sont en recul de 4,8% en un an.

A fin décembre 2022, les recettes de la TIC sur les produits énergétiques sont en recul par rapport à l’an dernier. Les volumes écoulés sont-ils en baisse? Explications...



Les recettes brutes de la TIC sur les produits énergétiques se sont compressées de 4,8% à fin décembre 2022, selon le bulletin mensuel de statistiques des finances publiques publié par la trésorerie générale du Royaume. Le total a atteint 15.969 MDH contre 16.775 MDH un an auparavant soit une baisse de 806 MDH. Compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 172 MDH, le montant passe de 16.691 en décembre 2021, à 15.797 MDH un an plus tard soit une baisse de 5,4%, d’après la même source. Selon un fin connaisseur du secteur qui requiert l’anonymat, ces chiffres montrent clairement que les ventes de carburants par les distributeurs sont en baisse puisque l’analyse de la structure des prix fait ressortir que la TIC reste fixe quelque soit la variation des prix des carburants. «Le montant des recettes de la TIC est fortement liée au volume des produits écoulés par les distributeurs », fait savoir l’expert.

Qui dit baisse de ventes, dit automatiquement, baisse de la consommation. Et le professionnel renvoie cela à la hausse des prix à la pompe constatée en 2022. Les chiffres du HCP attestent d’ailleurs qu’au cours de la même période, les prix des carburants ont augmenté de 42,3%. Aussi, il note que la baisse s’explique par la décélération de la croissance, la sécheresse, la baisse de pouvoir d’achat des ménages suite à l’inflation...

L’expert en énergie et carburants Mostafa Labrak a un autre avis. Selon lui, rien ne prouve qu’il y a baisse de ventes et donc de consommation. Comment ? «Les TIC unitaires n’ont pas changé et les volumes ont sensiblement augmenté et donc en absolu les recettes générées grâce à la TIC devraient augmenter », souligne-t-il ajoutant que les chiffres du ministère des finances sont souvent grevés par des redressements et ajustements qui biaisent les vraies valeurs. Il faut donc, selon lui, attendre les chiffres sur les volumes consolidés des ventes des carburants publiés par le ministère de la transition énergétique pour juger.