Crise de l'eau. Hammams de nouveau fermés
Les hammams de Casablanca et Marrakech seront fermés du lundi au mercredi.

Face à la crise de l'eau persistante dans le pays, les autorités locales ont décidé de réactiver la fermeture des hammams et des douches traditionnelles pendant trois jours chaque semaine. 

Cette décision, qui cible principalement Casablanca et Marrakech, a pour but de restreindre la consommation d'eau en réponse à une sécheresse sévère. Cependant, elle suscite d'importantes préoccupations parmi les professionnels du secteur et soulève des interrogations quant à son efficacité réelle. En janvier 2024, les autorités avaient initialement ordonné la fermeture des hammams les lundis, mardis et mercredis afin de réduire la consommation d'eau. Bien que cette mesure ait été suspendue en mars, elle est désormais réactivée.Impact sur les professionnels Les professionnels du secteur expriment un fort mécontentement face à cette décision. Selon la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et de douches publiques, la fermeture des hammams pendant trois jours aura des conséquences graves sur environ 200.000 personnes travaillant dans ce secteur. Rabia Ouaacha, président de la Fédération, compare cette situation aux restrictions imposées durant la pandémie de Covid-19, soulignant que les impacts économiques seront tout aussi significatifs.Selon lui, la fermeture temporaire pourrait entraîner une augmentation de la consommation d'eau domestique, car certains usagers pourraient choisir de se doucher chez eux, aggravant ainsi le problème global de gestion de l'eau.Efficacité de la mesureLe but de cette mesure est de réduire la consommation d'eau en fermant les établissements qui, bien que représentant une fraction relativement petite de la consommation totale d'eau, jouent un rôle symbolique important dans la gestion de cette ressource précieuse. Les hammams, malgré leur utilisation limitée d'eau comparée à d'autres secteurs comme l'agriculture, sont un point focal dans les efforts de conservation.Cependant, la Fédération relève que la majorité des hammams utilisent des puits pour leurs besoins en eau, plutôt que de consommer de l'eau potable. En fermant ces établissements, il y a un risque que les personnes se tournent vers des douches domestiques, qui utilisent de l'eau potable et peuvent donc aggraver la situation.