Automobile. Le Maroc rafle un tiers des investissements en région MENA
Le Maroc s’impose comme le premier hub automobile de la région MENA au 1er trimestre 2025, captant un tiers des nouveaux projets d’investissement. Ce dynamisme repose sur une chaîne d’approvisionnement robuste et l’arrivée conjointe d’industriels européens et chinois.
Au premier trimestre 2025, le Maroc s’est hissé en tête des destinations les plus attractives pour l’investissement automobile dans la région MENA. Sur les 27 projets identifiés par le cabinet BMI-Fitch Solutions, neuf ont choisi le Maroc, soit un tiers des annonces, attirés par une équation gagnante : proximité avec l’Europe, tissu industriel mature, et vision stratégique claire.Le contraste est saisissant. Alors que la région a enregistré une embellie avec 2,6 milliards de dollars investis sur le trimestre, contre moins d’un milliard fin 2024, le Maroc consolide sa place de hub incontournable. Cette dynamique s’inscrit dans la continuité : déjà en 2024, le Royaume représentait 28 % des projets dans le secteur, selon BMI. La cadence ne faiblit pas.Un écosystème bien huiléCe succès ne doit rien au hasard. Le Maroc bénéficie d’une chaîne d’approvisionnement bien développée, d’une main-d’œuvre qualifiée, d’infrastructures modernes et d’une proximité géographique stratégique avec l’Europe de l’Ouest. Ces atouts, couplés à la présence d’acteurs majeurs comme Renault et Stellantis, offrent aux investisseurs une base solide pour produire et exporter.L’Europe en force, la Chine en embuscadeCinq projets européens, notamment allemands, ont renforcé la dynamique marocaine. Leoni a inauguré une usine de systèmes de câblage, et Fränkische investit 100 millions de dirhams dans une unité dédiée aux pièces plastiques pour l’automobile. Du côté asiatique, trois groupes chinois, Hangzhou Redick, Guangdong Haomei et Lingyun Industrial, s’implantent dans le pays avec des projets portant sur des roulements, des pièces de batteries et des composants de carrosserie, profitant de la plateforme marocaine pour pénétrer le marché européen. « Nous anticipons une intensification des investissements dans les composants au Maroc, en lien avec les sites de production de véhicules déjà implantés », souligne BMI dans son rapport.Une tendance régionale portée par l’Afrique du NordSi le Maroc mène la danse, d’autres pays d’Afrique du Nord suivent. L’Égypte, avec six projets, et l’Algérie, avec cinq, viennent compléter le podium régional. Au Caire, le géant Geely a lancé la production locale de deux modèles, avec un objectif de 30 000 unités annuelles. En Algérie, la relance industrielle se cherche encore, mais les signaux sont encourageants.Dans les pays du Golfe, les projets misent davantage sur la technologie et la mobilité du futur. Aux Émirats arabes unis, W Motors a signé un partenariat avec Valeo pour développer des solutions de livraison autonome, et une coopération avec NWTN pour produire des véhicules durables de moyenne et haute gamme.Une course qui s’accélèrePour BMI-Fitch Solutions, cette intensification des investissements dans la région MENA, et particulièrement au Maroc, marque un tournant. Entre électrification, diversification des fournisseurs et relocalisation stratégique, les grands groupes reconfigurent leurs chaînes de valeur. Et dans cette course mondiale, le Maroc semble avoir une longueur d’avance.