Startups. Le Maroc accélère sa course
Le Maroc progresse au 88e rang mondial des écosystèmes startups, avec une croissance annuelle de 23,1 % et 177 M$ levés en 2024. Casablanca tire l’innovation vers le haut, mais l’écosystème reste trop centralisé. Des freins persistent, notamment en financement et en cadre réglementaire.
Parmi les écosystèmes startups en plein essor, le Maroc trace son sillon. En 2025, le Royaume gagne 4 places et se hisse au 88e rang mondial selon le Global Startup Ecosystem Index publié par StartupBlink. Avec une croissance annuelle de 23,1 %, il devient l’un des écosystèmes les plus dynamiques d’Afrique, dépassant désormais la Tunisie et rattrapant le Ghana.Une levée record, des ambitions affirméesEn 2024, les jeunes pousses marocaines ont levé près de 177 millions de dollars, consolidant leur capacité d’innovation et d’internationalisation. Ce bond s’accompagne d’un redressement régional : le Maroc passe de la 19e à la 16e place au Moyen-Orient et en Afrique, un signal fort adressé aux investisseurs.Sur le continent africain, il figure désormais au 9e rang, juste derrière la Namibie et la Tunisie mais loin derrière des mastodontes comme l’Afrique du Sud (52e mondial) ou le Kenya, dont l’écosystème explose (+33,5 %). La performance est saluée, même si le score global reste modeste : 0,687 contre 3,927 pour l’Afrique du Sud, championne du classement continental.Casablanca, locomotive nationaleMais c’est surtout au niveau des villes que la dynamique marocaine s’exprime avec éclat. Casablanca concentre l’essentiel de la performance nationale, avec un score 6,5 fois supérieur à celui de Rabat malgré une belle progression de +20,7 %. En gagnant 42 places dans le classement mondial des écosystèmes startups 2025, la capitale économique confirme son statut de locomotive nationale de l’innovation numérique.Portée par un score en forte hausse (+40,2 %), la ville se classe désormais au 317e rang mondial. Tanger entre dans la danse en 2025, apparaissant pour la première fois dans le classement mondial. À l’inverse, Agadir décroche, reculant de 5,5 %.Une jeunesse connectéeL’autre carte maîtresse du Maroc, c’est sa jeunesse. Des milliers de freelances formés en autodidactes ou via des plateformes internationales, souvent multilingues, prêts à basculer dans l’entrepreneuriat tech. Une main-d’œuvre agile, à fort potentiel de bascule vers la création de valeur locale.Côté vitrines, le GITEX Africa, organisé au Maroc, donne de l’épaisseur à l’écosystème. En attirant des géants de la tech, des investisseurs et des startups du continent, cet événement offre une rampe de lancement et une visibilité internationale précieuse.Des signaux encourageants, mais encore des freinsCependant, la trajectoire du Maroc reste entravée par plusieurs handicaps : éducation inégale, obstacles réglementaires, financement post-amorçage difficile, centralisation excessive à Casablanca... Le tableau est contrasté. La croissance est là, mais la consolidation tarde.Face à lui, l’Afrique bouge. Le Cap-Vert émerge, le Ghana accélère, la Tunisie rebondit. Le Maroc, s’il veut tenir sa place dans cette course continentale, le Maroc devra multiplier ses hubs régionaux, structurer ses filières, et créer un environnement juridique et fiscal adapté aux jeunes entreprises technologiques.En somme, passer d’une ébullition ponctuelle à une mécanique bien huilée. Le potentiel est là. L’élan aussi. Reste à transformer l’essai.