Gestion des déchets : L’assainissement par la revalorisation

Initiative du Ministère délégué chargé de l’Environnement en partenariat avec le ministère de l’Intérieur, le Forum international de la «Gestion intégrée et durable des déchets» s’est tenu le 20 juin 2014 à Skhirate. Réunissant 300 participants entre représentants des départements ministériels concernés, des collectivités locales, d’associations, du secteur privé, d’organisations internationales et de chercheurs, l’événement a vu l’intervention de responsables gouvernementaux de pays européens et africains. A l’instar des sociétés modernes tournées vers la consommation de masse, le Maroc est confronté à la problématique de la gestion des déchets ménagers et assimilés (DMA). « La production des déchets atteint des volumes de plus en plus croissants partout dans le monde, surtout en milieu urbain. Ceci influe directement sur l’environnement naturel et représente un véritable défi pour les politiques publiques tant au niveau de la salubrité de l’espace humain qu’au niveau de la santé publique », met en garde Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l’Environnement. Une situation qui s’aggrave au fil des jours pour atteindre des niveaux alarmants. D’après les données du ministère, la production des déchets s’est accélérée ces dernières années pour atteindre environ 5,3 millions de tonnes par an. Pire, cette production effrénée est appelée à croître sous la pression de l’essor démographique et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Toujours d’après les chiffres officiels, le volume des déchets avoisinera les 6,2 millions de tonnes d’ici 2020. « Il s’agit par conséquent de gérer le flux grandissants des déchets tout en assainissant les décharges dites sauvages (hors contrôle public). Ceci sans oublier de garantir la meilleure fluidité possible de la gestion des décharges autorisées», explique la ministre. Epaulées par la Banque mondiale, les autorités publiques ont opté pour « une gestion rationnelle des déchets ménagers qui soit en phase avec les standards internationaux », rassure- t-on. Rappelons qu’un Programme national des déchets ménagers a été lancé en 2008. Ce dernier vise à mettre en oeuvre une politique publique répondant aux exigences techniques et financière aptes à assurer une gestion rationnelle des déchets. Ce programme, un plan d’action à moyen et long termes, couvre la période 2008-2020. Il est doté d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 40 milliards de dirhams, cible l’ensemble des villes et des centres urbains du Maroc. Il vise, d’une part, la gestion des déchets via des plans provinciaux (wilayas et provinces) et, d’autre part, la réhabilitation des décharges sauvages essaimées généralement dans les zones périphériques des villes et communes rurales. Le programme se décline en trois axes: la modernisation de la gestion des déchets ménagers grâce à la professionnalisation des intervenants, la protection de l’environnement et le développement des activités de recyclage des déchets. Dans ce cadre deux conventions ont été signées respectivement entre le ministère de l’Environnement et l’association des cimentiers du Maroc et des importateurs de pneus, et la Marie de Casablanca, qui sera le projet pilote de cette opération de revalorisation des déchets et de réhabilitation des travailleurs informels ❚