Un salaire n’est plus suffisant au Maroc
Au Maroc, les salaires en milieu urbain, et les revenus agricoles en milieu rural, constituent les principales sources de revenu des ménages

Le HCP vient de publier une étude sur les sources de revenus des ménages au Maroc. Principaux enseignements. 



« Le revenu salarial des 20% des ménages les plus aisés est 14,1 fois celui des 20% des ménages les moins aisés », tranche le HCP dans une récente étude sur les sources de revenus des ménages au Maroc réalisée sur la base des données de 2019. Cet écart est de 25,9 fois entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% les moins aisés. Conclusion : «les inégalités salariales contribuent pour 40% aux inégalités du revenu global mesurées par l’indice de Gini », ajoute le HCP.

Dans le détail, l’étude montre que ce sont les revenus provenant de l’emploi indépendant non agricole qui présentent les écarts les plus prononcés. Les 20% des ménages les plus aisés détiennent 16,5 fois le revenu des 20% des ménages les moins aisés. Cet écart est de 38,4 fois entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% des ménages les moins aisés. Ainsi, les inégalités inhérentes à cette source de revenu expliquent 20,2% des inégalités du revenu global des ménages, 21,7% en milieu urbain et 14,2% en milieu rural

Le revenu agricole des 20% des ménages les plus aisés est 15,2 fois celui des 20% des ménages les moins aisés. Cet écart est de 38 fois entre les 10% les plus aisés et les 10% les moins aisés. Au total, les disparités associées à la répartition du revenu agricole contribuent à hauteur de 13,2% aux inégalités du revenu global des ménages. Cette contribution s’élève à 60% en milieu rural. « Les inégalités associées aux revenus de transferts expliquent près de 16,9% de l’inégalité du revenu des ménages, toutefois c’est en milieu urbain qu’elles génèrent une part plus importante de l’inégalité du revenu (19,9%) contre 4,8% en milieu rural », souligne le HCP.

Principales sources de revenus de ménages



Selon le HCP, les salaires, en milieu urbain, et les revenus agricoles, en milieu rural, constituent les principales sources de revenu des ménages. A l’échelle nationale, 38% des revenus des ménages proviennent des salaires, 44% en milieu urbain et 23% en milieu rural. Cette proportion est de 26,6% pour les 20% des ménages les moins aisés, 38% pour les 60% des ménages intermédiaires et 39,2% pour les 20% les plus aisés. Avec une contribution de 20% au revenu global, les transferts constituent, en termes d’importance, la deuxième source de revenus des ménages marocains. Ces transferts proviennent à hauteur de 49% d’institutions publiques, 40% des ménages et 11% d’institutions privées. Ils représentent 22% des revenus des ménages citadins (53% provenant d’institutions publiques, 36% des ménages et 11% d’institutions privées) et 14% des revenus des ménages ruraux (32% d’institutions publiques, 60% des ménages, et 8% d’institutions privées). Par tranche de revenu, les transferts constituent 28% du revenu des 20% des ménages les moins aisés, 21,2% de celui des ménages intermédiaires et 18,5% des ménages aisés.

Le revenu mixte provenant de l’emploi indépendant non agricole, où participent le travail et le capital, constitue 18% des revenus des ménages (20% en milieu urbain et 12% en milieu rural). Par tranche de revenu, il représente 10,4% du revenu des 20% des ménages les moins aisés, 17,9% des intermédiaires et 18% des ménages aisés.

3 sources de revenu pour les ménages ruraux



« Les ménages marocains vivent, avec près de 3 sources de revenu, 2,7 en milieu urbain et 3,5 en milieu rural », note le HCP. Ce nombre moyen est de 3,2 parmi les 20% des ménages les moins aisés, de 2,9 parmi les 60% des ménages intermédiaires et de 2,7 parmi les 20% des ménages aisés. De façon globale, près de 96% des ménages disposent d’au moins deux sources de revenu (99,8% en milieu rural et 94% en milieu urbain), 41,7% disposent de trois sources, 29,6% de deux source et 20,2% de quatre sources. La part des ménages disposant d’au moins quatre sources de revenu est plus élevée en milieu rural (47,1%) qu’en milieu urbain (14,2%).