Adidas, TotalEnergies, New Balance. Les menteurs de l’écologie devant la justice
Eco-menteurs?

Adidas et New Balance font face à une plainte en justice pour pratiques commerciales trompeuses, comme TotalEnergies il y a trois mois déjà.

Qu’est-ce qu’on leur reproche?

L'association reproche aux équipementiers de communiquer "éhontément et démesurément sur des engagements" environnementaux alors que dans la pratique ils "ne changent presque rien à leur modèle de production".

Elle s'en prend en particulier aux slogans "Made to be remade" (fabriqué pour être réemployé) ou "end plastic waste" (mettons fin aux déchets plastiques) du groupe allemand Adidas associés à certains produits de la marque "sans dire un mot de l'impact environnemental du polyester recyclé ni de l'impossibilité technique de son recyclage à l’infini".

Quant à l'équipementier américain New Balance, c'est sa "norme Green leaf" (feuille verte) que Zero Waste France vise en particulier, soulignant "un grand flou recouvrant une multitude de réalités (...) et sans information sur la fin de vie du produit ».

Pour sa part TotalEnergies a été assignée en justice début mars dernier par les ONG Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à pour "pratiques commerciales trompeuses", mettant en cause son ambition affichée de neutralité carbone d'ici à 2050 et la présentation du gaz comme l'énergie fossile "la plus propre ».

Pourquoi c’est grave?

La plainte s'inscrit dans le cadre de la campagne lancée par Zero Waste France visant à alerter sur l'impact environnemental de la mode éphémère, ou fast fashion, qui serait responsable chaque année de 2% des émissions globales de gaz à effet de serre, soit autant que le transport aérien international et le trafic maritime réunis, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe).

La mode est par ailleurs le troisième secteur consommateur d'eau, derrière la culture du blé et du riz, avec une utilisation de 4% de l'eau potable disponible, de même source.

Et donc?

"Il est temps que la justice se saisisse du fléau du greenwashing et que les marques de fast-fashion comprennent qu'elles sont dans l'illégalité quand elles affirment que vendre une basket composée de matériaux recyclés permet de lutter contre la pollution plastique", a déclaré la responsable juridique de l'ONG, Alice Elfassi, citée dans le communiqué.

Avec AFP