Maroc-Mauritanie. Les patrons discutent des nouvelles perspectives
L'agriculture, la pêche, l’énergie, l’agroalimentaire et la santé, secteurs porteurs.

Le Maroc et la Mauritanie veulent booster leurs échanges et développer leur coopération économique. Les opportunités ne manquent pas dans divers secteurs. Encore faut-il lever quelques obstacles qui pourraient entraver le développement des affaires

«Les relations entre le Maroc et la Mauritanie ont connu un nouvel élan. Cette dynamique devrait renforcer davantage la coopération existante et être un exemple en matière de partenariat sud-sud ou au niveau arabe», explique Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’économie et des finances lors de la deuxième édition du forum économique Maroc-Mauritanie organisé conjointement par la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM). Une centaine d'entreprises mauritaniennes issues de quatorze secteurs d'activité ont pris part à cette rencontre qui se veut une occasion pour explorer les opportunités d’affaires et les possibilités de développer les échanges entre les opérateurs des deux pays.

Echanges insuffisants

Aujourd’hui, le total des échanges commerciaux entre les deux pays ne dépasse pas les 2,3 milliards de DH par an. Un volume qui reste en deça des potentialités existantes. Le président de la CGEM Alj indique que « dans une conjoncture mondiale marquée par des défis multiples, la coopération régionale prend tout son sens ». il ajoute que « la précédente rencontre économique Mauritanie-Maroc, qui a eu lieu en décembre 2018 à Nouakchott, a connu un franc succès compte tenu des synergies créées et des nombreux partenariats, qui ont été noués entre nos entreprises ». Pour rappel, 16 conventions de coopération dans divers secteurs et un mémorandum d'entente, dont l’accord qui lie la CGEM et l’UNPM ont été signés en mars dernier en marge de la 8ème session de la commission mixte maroco-mauritanienne. « Le socle de notre coopération est bien établi. Le temps est donc aujourd’hui à l’action ! », insiste le patron des patrons.

Secteurs porteurs

Pour booster la coopération économique entre les deux pays, divers secteurs porteurs ont été identifiés comme l’agriculture, la pêche, l’énergie, la logistique, les NTI et la santé.

Concrètement, l’agriculture vient en tête des secteurs qui bénéficient d’une attention particulière de la part des opérateurs privés des deux pays au vu de la nécessité de garantir la sécurité alimentaire, mais également en raison des opportunités de transformation et de création de chaines de valeurs complémentaires. « Investir ensemble dans une agriculture durable et innovante est, à mon sens, une priorité, mais aussi une urgence, pour faire face aux impacts du changement climatique et de la sécheresse sur nos économies », souligne Chakib Alj.

Par ailleurs, le secteur halieutique regorge aussi d'énormes opportunités d'affaires. «Nous devons travailler ensemble et investir dans la création de plus d’usines de transformation et de fabrication de produits de la pêche à forte valeur ajoutée et de qualité, répondant aux exigences des marchés internationaux », insiste Alj qui met l’accent aussi sur le secteur de l’énergie. Selon lui, la Mauritanie dispose d’un potentiel géographique et climatique adéquat pour réussir sa transition énergétique, couvrir ses besoins en énergies renouvelables et réduire ses coûts de production. « Les entreprises marocaines sont prêtes à mettre à profit leur importante expérience dans ce domaine pour construire, en partenariat avec les acteurs locaux, des unités solaires et éoliennes », fait savoir Alj. Il cite par la même occasion d’autres secteurs identifiés comme prometteurs comme la santé, l’industrie pharmaceutique ou la logistique.

Néanmoins, pour atteindre les objectifs fixés et donner une meilleure impulsion au partenariat bilatéral, Chakib Alj recommande l’amélioration des infrastructures logistiques et de transport, la facilitation de l’accès au financement et l’instauration d’un dialogue permanent entre les agences d’investissements et les patronats pour mieux communiquer sur les opportunités d’affaires et trouver des solutions aux difficultés que peuvent rencontrer les investisseurs de part et d'autre.