IDE. Au Maroc, on préfère rapatrier plutôt que réinvestir les bénéfices.
IDE, la part des bénéfices réinvestis ne dépasse pas les 20% au Maroc.

L’attractivité du Maroc envers l’IDE s’est nettement améliorée durant les deux dernières décennies. Toutefois, le potentiel du réinvestissement des bénéfices de ces investissements reste sous-exploité, selon le Policy Center for the New South (PCNS). Les perspectives pour 2023 sont prometteuses.

L’attractivité du Maroc envers l’IDE s’est nettement améliorée durant les deux dernières décennies. N’empêche, le potentiel du réinvestissement des bénéfices de ces investissements reste sous-exploité, selon le Policy Center for the New South (PCNS).

Le stock des IDE est passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 73 milliards de dollars en 2021, soit une croissance annuelle de 10%, comme l’indique un Policy Brief du PCNS. D’après les auteurs de ce brief, Oumayma Bourhriba et Badr Mandri, cette évolution ne devrait pas, cependant, cacher certaines anomalies, en l’occurrence celle relative à la faiblesse des montants réinvestis par les entreprises installées au Maroc. Ils notent que, l’un des critères pertinents qui permet de juger la pérennité des IDE dans un pays est le réinvestissement de leurs revenus issus d’un premier investissement. Au Maroc, « la lecture des données sur les revenus des IDE révèle que les investisseurs directs sont moins enclins à réinvestir les bénéfices collectés et préfèrent cependant rapatrier leurs dividendes. Ceux-ci représentent, en effet, une part moyenne de 75% durant ces deux dernières décennies », soulignent-ils. Ils ajoutent aussi que la part des bénéfices réinvestis reste faible et ne dépasse pas les 20%, bien en dessous des moyennes observées ailleurs dans le monde, présentant ainsi un manque à gagner pour l’économie marocaine.

Sur la nature des flux des IDE entrants, le rapport fait savoir qu’il s’agit surtout d’injections en capital. Le réinvestissement des bénéfices a représenté une part minoritaire de 12% en moyenne de période, qui demeure largement inférieur à la moyenne mondiale qui est de 33%.

D’après les données de l’office des changes, le flux net des Investissements directs étrangers (IDE) s’est établi à 23,39 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2022, en hausse de 45,7% par rapport à la même période une année auparavant. Les recettes des IDE ont atteint 35,32 MMDH au cours de la même période, en hausse de 31,5%, tandis que les dépenses des IDE se sont améliorées de 10,4%.

Côté perspectives, le rapport "FDI Standouts Watchlist 2023" classe le Maroc comme le troisième pays le plus attractif pour les investissements directs étrangers en 2023, derrière le Qatar et l'Inde. « Le Maroc "porte une très forte dynamique d'investissement en 2023 grâce à son cycle macroéconomique robuste », explique le rapport qui insiste sur l'importance du potentiel d'énergie renouvelable du Maroc comme l'un des principaux attraits pour les investisseurs étrangers.