Euro 6. Les voitures seront plus chères
L'Euro 6 provoquera une augmentation de 7 à 8% des prix des voitures neufs.

La nouvelle norme Euro 6 est entrée en vigueur à partir du début de l’année en cours. Quel impact attendu sur les prix des véhicules neufs ? Est-ce une opportunité pour le segment des voitures hybrides et électriques ? Explications du président de l’association des importateurs de véhicules au Maroc, Adil Bennani. 

« La nouvelle norme anti-pollution Euro 6 aura une incidence sur les prix des voitures particulières et celles utilitaires », reconnait le président de l’association des importateurs de véhicules au Maroc, AIVAM. Sollicité par l’Observateur du Maroc et d’Afrique, Adil Bennani explique que « la hausse des prix des voitures sera située entre 7 et 8%».

Dès le 1er janvier 2024, plus aucune voiture ne répondant pas à cette norme ne sera autorisée à l’immatriculation. Tous les véhicules en stock et ne répondant pas à cette norme pourront être commercialisés jusqu’au 31 décembre 2023. Pour les autres types de véhicules notamment les poids lourds, ils seront épargnés jusqu’en janvier 2026. Selon Bennani, la dynamique a déjà été engagée depuis quelques années. Et sur le total des nouvelles homologations opérées lors des deux dernières années, plus d’un tiers des véhicules sont déjà en Euro 6. « Certaines marques ont commencé depuis quelques temps à commercialiser des modèles Euro 6 et ont donc déjà revus leurs tarifs à la hausse. Le reste va le faire dans la période à venir », fait savoir Bennani. Il explique aussi que «pour un modèle qui passe de l’Euro 4 à l’Euro 6, l’augmentation des prix sera plus importante (7 à 8%). Le passage de l’Euro 5 à l’Euro 6 aura pour conséquence une hausse de l’ordre de 3 à 5% . En gros, « s’il y a des marques qui ont déjà fait le passage vers l’Euro 5, l’impact sur les prix ne sera pas significatif », insiste Bennani. S’agissant des véhicules utilitaires notamment les poids lourds, les pickups, les fourgons..., Bennani estime que l’augmentation des prix est plus conséquente. Il parle ainsi d’une variation de plus de 9% qui ne sera pas immédiate mais reportée pour deux ans.

Une opportunité pour l’hybride ?

D’après le président de l’AIVAM, il y a très peu de modèles Euro 4 au niveau de l’hybride. «Le surcoût est déjà prix en considération, et donc aujourd’hui rien ne va changer pour ce segment ». Par ailleurs, il note que ce type de véhicules commence à intéresser les marocains. La preuve, le segment a enregistré un taux de croissance de 17% en 2022 dans un marché en recul de 8%. Sauf, que ces performances restent en deçà des espérances. «l’hybride et l’électrique ne représentent que 3,5% du marché total, alors que le taux dépasse 40% en Europe par exemple », déplore le professionnel. Plusieurs raisons expliqueraient ces résultats. « Il y a des dispositifs normatifs qui ont démarré bien avant qui rendent l’achat d’un véhicule thermique plus contraignant et l’acquisition d’un véhicule électrique plus attractif », détaille Bennani qui met l’accent sur deux freins majeurs quant au développement du secteur. «D’abord il est nécessaire de subventionner pour réduire le gap, mettre en place un dispositif fiscal attractif, encourager l’offre adéquate... mais ceci ne va pas régler le problème. Il faudra aussi investir dans les infrastructures de recharge ». Le professionnel révèle que le nombre de bornes de recharges actuellement ne dépasse pas une centaine au moment où le pays a besoin de 3000 dans les 4 prochaines années. Très insuffisant pour une substitution totale. Et très insuffisant pour encourager ce segment. La solution serait alors d’encourager les opérateurs privés à se lancer sur ce créneau «l’AIVAM compte bien s’attaquer à ce sujet bientôt de manière très sérieuse. Et nous espérons que les pouvoirs publics vont nous aider dans cette démarche », conclut Bennani.