Les 7 nouveaux métiers mondiaux du Maroc, selon l'IRES
L'IRES publie une nouvelle liste des nouveaux métiers mondiaux au Maroc.

L'Institut Royal des études stratégiques (IRES) vient de publier les résultats d’une étude sur l’avenir des métiers mondiaux au Maroc. Au total, sept secteurs ont été identifiés comme prometteurs. Focus. 

L’IRES vient de dévoiler les résultats de son étude portant sur l'avenir des métiers mondiaux au Maroc. L’objectif est d’identifier les nouvelles chaînes de valeur mondiales dans lesquelles le Maroc pourrait se positionner pour encourager une montée en gamme de ses métiers mondiaux. Suite à l’analyse de différents secteurs potentiels, en prenant en compte les avantages compétitifs du Maroc, les évolutions géostratégiques et les enjeux économiques et sociaux, une nouvelle liste de nouveaux métiers mondiaux est proposée. Elle comprend sept secteurs d’activité, jugés prometteurs : industrie navale, industrie ferroviaire, électricité verte, chimie verte, industrie pharmaceutique, logistique et transport, artisanat et art culinaire.

Industrie navale, un secteur d'avenir

L'IRES considère en effet, que le secteur naval est crucial pour la souveraineté nationale du Maroc et constitue un élément clé pour renforcer la dimension maritime du pays. Afin de réaliser cet objectif, le Maroc doit se concentrer sur plusieurs priorités stratégiques telles que le développement d'une industrie navale hautement avancée, tant dans le domaine civil que militaire, en attirant des équipementiers européens pour bénéficier de leur expertise technologique, la modernisation du secteur de la réparation navale pour répondre à la demande locale et renforcer la position du pays dans la région méditerranéenne, la modernisation des infrastructures existantes et l'attrait accru des investisseurs étrangers spécialisés dans le domaine de la réparation navale.

Industrie ferroviaire, potentiel et perspectives

Le rapport met en évidence que l'industrie ferroviaire mondiale est en pleine évolution technologique avec l'émergence de la digitalisation et des villes intelligentes. Le Maroc a la possibilité de profiter des transferts de technologie et des compétences des grandes entreprises du secteur présentes dans le pays. Il pourrait également devenir un acteur majeur à l'échelle mondiale en créant des regroupements industriels ferroviaires avec des centres de formation et des laboratoires de recherche et développement. Le but serait de concevoir un train marocain et de développer l'industrie ferroviaire à l'échelle régionale pour répondre aux besoins locaux et régionaux, ainsi que d'exporter son expertise. L’étude note également que l'introduction d'innovations telles que les trains à énergie solaire pourrait aider le secteur à se conformer aux réglementations environnementales

Electricité verte, quelles opportunités ?

D’après l’IRES, le Maroc pourrait devenir un exportateur d'électricité verte en Afrique et en Europe grâce à des réglementations et dispositions institutionnelles favorables. L’étude précise que le pays dispose d'un potentiel important dans ce domaine, et l'essor de l'électricité verte contribuerait à la réduction de la facture énergétique nationale tout en renforçant son attractivité pour les entreprises étrangères. Les stratégies clés à développer portent que la réduction de la dépendance aux énergies fossiles importées, l'augmentation de la production d'électricité à partir de sources d'énergie renouvelables, ainsi que la promotion d'une industrie locale.

Chimie verte, un secteur prometteur

Le rapport indique que le Maroc dispose d'un potentiel considérable pour devenir un leader mondial de la chimie verte grâce à ses ressources végétales et à son statut de leader dans le domaine des énergies renouvelables. Pour maintenir sa compétitivité, le pays doit par ailleurs, intégrer des objectifs environnementaux dans le secteur de la chimie industrielle, moderniser ce secteur et améliorer ses performances énergétiques et environnementales. En outre, il est recommandé que le pays développe de nouvelles filières de recyclage et environnementales, ainsi qu'un cadre juridique favorable à la R&D et à l'innovation dans la production propre.

Industrie pharmaceutique, une priorité nationale

L’étude recommande de développer l'industrie pharmaceutique au Maroc afin d'atteindre une souveraineté sanitaire. Elle souligne que le Maroc est bien équipé au niveau législatif et institutionnel pour renforcer sa compétitivité dans ce domaine. Le pays peut ainsi se concentrer sur la production de médicaments génériques, encourager le développement de nouveaux types de médicaments et explorer l'immunothérapie pour améliorer l'accès aux soins des patients les plus démunis à l'échelle nationale et continentale. Le soutien public et les investissements en recherche et développement, ainsi qu'une politique fiscale favorable, peuvent favoriser l'intégration locale et les exportations dans ce domaine.

Transport et logistique, obstacles à lever

Un autre secteur qui semble prometteur, celui de la logistique et du transport. Il présente selon les rédacteurs de l’étude des opportunités importantes pour les pays en développement. Seuls hics : la nécessité de disposer des infrastructures aéronautiques, maritimes et routières ainsi qu'une stabilité politique et une organisation efficace. Étant donné sa proximité avec le grand marché européen, le Maroc a la possibilité, selon l’IRES, de devenir un acteur mondial dans ce domaine. Les défis à relever incluent l'amélioration de la compétitivité en termes de coûts et de délais, la réduction des coûts logistiques en Afrique subsaharienne et la création de liens de connectivité entre l'Afrique et les marchés mondiaux

Artisanat et art culinaire, un potentiel à exploiter

Le rapport met l’accent aussi sur le grand potentiel dont regorge le secteur de l'artisanat et de la gastronomie. Les objectifs stratégiques proposés portent sur la structuration de ce secteur, le développement de la formation et de la transmission des savoir-faire, la valorisation de l'humain en tant que capital immatériel, la création de marques pour les produits d'artisanat dans les domaines de l'habillement et de la cosmétique, et la concentration des subventions sur les productions destinées à des utilisations cosmétiques ou comme compléments alimentaires, tels que les caroubiers et les algues.