Dans un tournant stratégique, le Maroc réinvente sa planification des ressources en eau. Fini la centralisation depuis Rabat, place à une approche décentralisée, débutant au niveau des provinces avec des schémas directeurs pour chaque bassin hydrographique. Le ministre de l'équipement et de l'eau, Nizar Baraka a exposé cette nouvelle logique devant les députés de la chambre des représentants, soulignant l'importance de s'adapter à la réalité territoriale pour évaluer les réserves d'eau et anticiper les déficits. Cette approche vise à garantir une offre adaptée à la demande en évaluant les réserves d'eau effectivement disponibles au niveau local.

Le ministre a affirmé que cette approche redéfinira les politiques agricoles territoriales, assurant ainsi l'eau nécessaire à l'agriculture. Baraka a mis l’accent sur l'importance de la sécurité hydrique et alimentaire, en particulier pour les agriculteurs, qui doivent avoir la certitude d'avoir accès à l'eau pour assurer leur production et leurs revenus.

En parallèle, Nizar Baraka a rappelé les projets structurels en cours, tels que le dessalement, qui vise à augmenter la production d'eau potable de 140 millions à 1,4 milliard de mètres cubes d'ici 2030. Cette expansion couvrira 50% des besoins en eau potable, en particulier dans les zones côtières, où la majorité de la population marocaine est concentrée.

Le ministre a également insisté sur la logique de solidarité à travers l'interconnexion des bassins hydrauliques, citant des exemples réussis tels que l'alimentation en eau des villes de Rabat et Casablanca. Il a annoncé le projet d'interconnexion entre les barrages de Oued El Makhazen et de Khroufa, en cours de réalisation cette année, pour assurer l'approvisionnement en eau potable de la ville de Tanger.