Les coopératives agricoles face à l'épreuve du changement climatique
Les coopératives sont frappés de plein fouet par les effets du changement climatique.

Les coopératives sont de plus en plus confrontées à un adversaire redoutable : le changement climatique. Cela a un impact sur les récoltes, les coûts de production et les prix que doivent supporter les consommateurs. L'Observateur du Maroc et d'Afrique a réalisé un reportage à ce sujet en marge du SIAM 2024.

Le pôle dédié aux « Produits du terroir », étendu sur une superficie de plus de 16 000 m², accueille cette année plus de 500 coopératives provenant de diverses régions. Cependant, l'activité est fortement impactée par les effets du changement climatique. La variation des schémas climatiques, caractérisée par l'augmentation des températures et la diminution des précipitations, exerce une pression considérable sur la production agricole. Les périodes de sécheresse prolongée réduisent la disponibilité en eau, entraînant une baisse de la productivité des cultures et parfois même des échecs de récolte ce qui compromet leur rentabilité et leur stabilité économique.

L’arganier se fait rare

« Le changement climatique frappe de plein fouet notre activité », déclare d'emblée Hassan Arouche, de la coopérative Dar Argan, spécialisée dans la production de produits alimentaires et cosmétiques à base d'argan dans la région de Laâyoune Sakia Al Hamra. Il souligne que la sécheresse touchant l'arganier à Es Smara a un impact direct sur les récoltes et la qualité des produits. Il déplore le manque d'huile, qualifiant cette situation de catastrophe pour leur coopérative, ajoutant que celle-ci a été contrainte d'abandonner la production d'huile d'argan alimentaire. H.Arouche reconnaît que cette situation a conduit à une hausse des prix des produits et demande l'assistance de l'État pour soutenir l'activité par le biais de nouvelles plantations. « Sans cela, tous nos produits sont voués à l'échec », tranche-t-il.

Le Romarin en voie de pénurie

Teyeb Rezougui, membre éminent de la coopérative B.Yaala Zkara de la région de l’Oriental, spécialisée dans la production de produits à base de romarin, témoigne d'une période de relative prospérité pour leur structure entre 2016 et 2018. Cependant, il fait savoir que ces dernières années ont été marquées par des défis majeurs, notamment dus à la sécheresse. « La plante de romarin, pilier de notre activité, est actuellement en voie de pénurie », regrette-t-il. Les variations des précipitations et des températures modifient les calendriers de plantation et de récolte, compromettant ainsi la productivité de la culture. Les périodes de sécheresse prolongée réduisent les réserves d'eau et compromettent l'irrigation. Face à cette situation critique, la coopérative a dû entreprendre des recherches approfondies pour trouver des alternatives viables à d'autres dérivés, afin de maintenir son activité.

L’activité apicole compromise

Rachid El Aafifi, de la coopérative Tizwit Ntmazirte, exprime sa préoccupation quant aux effets dévastateurs du changement climatique sur leur activité de production de miel. mal qui vient s'ajouter à celui du phénomène de la disparition des abeilles, mettant en péril la pollinisation des cultures et menaçant ainsi la sécurité alimentaire et la biodiversité. Malgré ces défis, il souligne avec optimisme que l"entrée des produits du miel sur le marché européen représente une opportunité prometteuse pour les apiculteurs locaux.