Industrie. Entre résilience et innovation
Lors la deuxième édition de la journée de l'industrie, trois accords majeurs ont été signés.

La Journée nationale de l'industrie a mis en avant la croissance de l'industrie marocaine, avec des initiatives pour soutenir les TPME et renforcer la souveraineté industrielle. Des accords importants ont été signés pour développer de nouvelles zones industrielles et un écosystème de recherche.

« L’industrie se porte plutôt bien », a déclaré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch lors de la deuxième édition de la Journée nationale de l’industrie, tenue le 16 octobre 2024, sous le thème "L'industrie, catalyseur de transformation des territoires". Il a saisi cette occasion pour mettre l’accent sur l'importance cruciale d'une industrie résiliente pour l'économie marocaine. Il a rappelé que le Maroc est désormais le leader africain dans la production de véhicules de tourisme, avec plus de 570 000 voitures produites en 2023, soit un rythme impressionnant d'une voiture par minute. Cette réussite place le pays parmi les acteurs mondiaux incontournables du secteur automobile.En parallèle, de nouvelles initiatives ont été dévoilées pour soutenir les TPME, avec des incitations spécifiques pour des investissements entre 1 et 50 millions de dirhams. « Ces mesures visent à renforcer la compétitivité industrielle tout en créant des emplois pérennes », a précisé Aziz Akhannouch qui a encouragé les participants à proposer des solutions concrètes pour accompagner la transition énergétique et consolider la souveraineté industrielle du Maroc.La vision de la CGEM Chakib Alj, Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), a souligné de son côté que « cette journée s’impose désormais comme un rendez-vous annuel incontournable pour discuter des enjeux cruciaux de l’industrie marocaine ». Il a également rappelé que l’industrie est un pilier essentiel de l’économie nationale, contribuant à la stabilisation de la balance commerciale et des réserves en devises.En 2023, l’industrie marocaine a enregistré une progression notable de ses exportations, atteignant 429 milliards de dirhams, contre 329 milliards en 2021. Alj a affirmé que ces résultats sont le fruit des efforts conjugués du secteur privé et des pouvoirs publics, notamment grâce aux infrastructures de classe mondiale développées au Maroc. « Sous la conduite de notre souverain, le Maroc a investi massivement dans des écosystèmes industriels connectés aux chaînes de valeur mondiales, comme l’aéronautique et l’automobile », a-t-il ajouté.Le Président de la CGEM a également insisté sur l’importance de l’innovation, indiquant que le programme Tatwir R&D a soutenu en 2023 plus de 100 projets d’innovation industrielle, pour un investissement total de 615 millions de dirhams. Il a invité les chefs d’entreprises à se saisir de ces opportunités pour dynamiser leurs activités et accroître leur compétitivité à l’échelle internationale.Souveraineté industrielle et décarbonation L'un des enjeux majeurs identifiés par Chakib Alj est celui de la souveraineté industrielle, en ligne avec les orientations royales. « Il est primordial de développer des solutions locales pour sécuriser nos chaînes d’approvisionnement », a-t-il affirmé. Cela passe notamment par la valorisation de la production marocaine, via un label "Made in Morocco", et par l’intégration verticale et horizontale des écosystèmes industriels.En matière de décarbonation, Alj a mis en avant les efforts du Royaume en faveur des énergies renouvelables, rappelant que le Maroc dispose déjà d’une capacité installée de 38 % en énergies renouvelables, avec l’ambition d’atteindre 52 % d’ici 2030. « Le Maroc est désormais reconnu à l’international comme un acteur clé de l’avenir décarboné », a-t-il déclaré.Renforcer l’inclusion territoriale et la formation professionnelleAlj a également mis en exergue l’importance de développer l’industrie dans les régions encore sous-exploitées du Maroc. Actuellement, 80 % de l’industrie est concentrée sur l’axe El Jadida-Tanger, ce qui nécessite de valoriser le potentiel des autres territoires. La CGEM plaide pour une meilleure accessibilité au foncier en dehors des grandes villes et pour la mise en place de zones industrielles adaptées.Enfin, le Président de la CGEM a insisté sur la nécessité de réformer le système de formation professionnelle, afin de répondre aux besoins du marché du travail. Il a souligné l’importance de programmes d’upskilling et de reskilling pour maintenir la compétitivité des salariés dans un environnement industriel en perpétuelle évolution.Chakib Alj a réitéré l’engagement de la CGEM à soutenir la montée en gamme de l’industrie marocaine, en favorisant l’émergence de champions nationaux capables de porter les ambitions du Maroc à l’international, notamment en Afrique.Trois accords signésLors de cette journée, trois accords majeurs ont été signés. Le premier concerne l'aménagement d'une zone industrielle de 213 hectares à Benguerir, pour un investissement de 900 millions de dirhams. Le second porte sur la création d'une zone industrielle de 308 hectares à Jorf Lasfar, avec un investissement d'environ 1,4 milliard de dirhams. Enfin, un troisième accord a été signé entre les ministères de l'industrie, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, visant à établir un écosystème de recherche industrielle.