Grève générale dans les centres NARSA

Centres d’immatriculation à Casablanca, Oujda, Fès... en arrêt d’activité.  Le centre national d'essai et d'homologation  paralysé...Les fonctionnaires de NARSA ont été en grève générale hier dans tout le pays.  

Mounia Kabiri Kettani

Le torchon brûle entre la direction de NARSA et ses fonctionnaires. Ces derniers ont décidé de mener une grève générale dans presque toutes les villes. Une source syndicale, revendique un taux de réussite de 98%. Les grévistes ont un cahier revendicatif dont les objectifs principaux restent l’amélioration des conditions de travail et la préservation des acquis sociaux.

Surprise par cette grève, NARSA souligne que trois réunions ont été organisées avec les partenaires sociaux sur la question des acquis sociaux justement. Lors de la dernière rencontre du 20 juillet, l’agence note que son directeur a mis l’accent sur les avantages du nouveau régime qui a permis une augmentation mensuelle nette de 800 à 2000 DH des rémunérations, en plus de l’instauration d’une prime annuelle équivalente à deux mois et demi de salaire qui sera versée en Juin et décembre, selon le statut de chacun des fonctionnaires. Cependant, le personnel a d’autres revendications

Préserver les acquis

Selon l’article 15 de la loi 103.14 relatif à la création de l’agence nationale de la sécurité routière (NARSA), « dans l’attente de l’approbation du statut particulier du personnel de l’agence , le personnel et les fonctionnaires demeurent régis à titre transitoire par les dispositions du statut du personnel du Comité national de prévention des accidents de la circulation à condition que la situation qui leur sera conférée ne soit pas moins favorable que celle détenue dans leur cadre d’origine.  Et la situation statutaire ne pourrait en aucun cas être moins favorable que celle détenue par le personnel du comité national de prévention des accidents de la circulation avant leur intégration ». Dans les faits, comme le confirme notre source, les 64 employés statutaires et ceux en position de détachement de l’agence (plus de 600)  ne jouissent pas des mêmes droits, avec une différence au niveau des statuts et des salaires. Même si l’article 15 rassure que la situation actuelle des fonctionnaires ne pourra pas être moins favorable que celle d’avant, notre interlocuteur, indique que beaucoup de droits sont bafoués aujourd’hui, surtout en l’absence d’un statut du personnel De son côté NARSA est catégorique. Elle affirme dans un communiqué que tous les acquis sociaux et juridiques sont préservés selon les lois en vigueur.

Réduire la durée de détachement

Les grévistes veulent non seulement le respect de cet article, mais aussi la réduction de la durée de détachement à un maximum d’un an et demi au lieu de trois ans prévus actuellement. D’ailleurs, selon l’article 14, de la loi précitée, il est stipulé que « sont d’office en position de détachement de l’agence pour une période de trois ans renouvelable une seule fois, les personnels titulaires dans les services centraux et décentralisés relevant de l’autorité gouvernementale chargée du transport et exerçant les attributions imparties de l’agence.  Les fonctionnaires détachés d’office peuvent être intégrés dans le personnel de l’agence sur leur demande et ce dans les conditions fixées par le statut particulier du personnel de l’agence ».

Instaurer un système particulier

Par ailleurs, les grévistes ont présenté d’autres revendications dont l’instauration d’un système d’horaires spécifiques et un plafond de travail supplémentaire effectif; l’augmentation du taux de compensations du travail lors des jours fériés à 100% au lieu de 50% actuellement; mise en place d’un système organisationnel moderne et un autre pour l’évaluation des fonctionnaires basé sur des critères bien définis; la prise en considération des années d’ancienneté du personnel et des diplômes obtenus;  le renforcement du système actuel des subventions et promotions avec la suppression des indemnités compensatrices et les remplacer par des bonifications…

Sur ces points, NARSA assure que le système mis en place actuellement est novateur et axé sur la performance, ce qui garantit un avenir florissant à tout le personnel.

Pour le moment, les pourparlers sont en cours avec la direction de la NARSA. Si le personnel compte entamer d’autres grèves et recourir à d’autres moyens pour faire entendre sa voix, NARSA  promet qu’elle étudiera toutes les propositions des syndicats et qu’elle œuvrera pour trouver une issue dans le cadre d’un dialogue sérieux avec les partenaires sociaux.