Partenariat Maroc-Belgique, on veut aller plus loin

 Le Maroc est un hub incontournable en provenance de l’Afrique vers l’Europe, ainsi qu’une porte d’entrée vers le marché africain. De même, la Belgique et le Luxembourg se trouvent au carrefour des routes maritimes, routières et aériennes européennes et extracontinentales. Les deux pays veulent booster leurs échanges  

 « La collaboration entre le Maroc et la région Belgo-Luxembourgeoise est une opportunité de créer des partenariats gagnant-gagnant et un partage de valeur entre nos pays », a expliqué  Abdelaziz Mantrach, vice-président de l’ASMEX-CCBLM, (la Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc), lors d’un webinaire organisé par les deux organisations sous le thème «Maroc-Belgique & Grand-Duché du Luxembourg: hubs pour un partenariat économique vers l’Afrique et l’Europe ».

Partenariat win-win

Des représentants des régions de la Wallonie, de la Flandre et de Anvers, véritables hubs économiques belges, ont souligné leur position centrale et leurs connections directes vers des milliers de ports dans le monde. L’ambassadeur du Royaume de Belgique au Maroc, Marc Trenteseau, a également expliqué dans une lettre adressée aux participants : «Il y a place pour une montée en puissance de nos pays respectifs et un développement important de nos activités vers l’Afrique et vers l’Europe ». Selon l’ASMEX, investir dans le hub marocain s’accompagne de nombreux avantages en termes d’accès à l’ensemble du continent africain. « A travers la création de joint-ventures et autres partenariats, les exportateurs belgo-luxembourgeois peuvent bénéficier de meilleurs tarifs portuaires ainsi que de zones franches exonérées de taxes, notamment en termes de stockage des marchandises. Les lignes routières et maritimes sont également facilitées, avec des délais rapides et une circulation logistique très intéressante », souligne Nicolas Rougerie, Directeur Commercial et Marketing de TIMAR. Le Maroc se positionne donc comme un connecteur entre l’Afrique et l’Europe, et permet aux opérateurs européens de bénéficier d’une plateforme d’exportation vers les marchés africains. Les banques marocaines jouent également un rôle de locomotive et d’accompagnateur. Loubna Derkaoui, Manager à Attijariwafa Bank, a notamment précisé que différentes solutions de financement existent pour accompagner les opérateurs, ainsi que plus d’une dizaine de filiales à travers le continent africain.

Des échanges à booster

L’ASMEX et la CCBLM veulent aujourd’hui encourager les échanges commerciaux entre les deux pays. En effet, la CCBLM a accompagné plusieurs dizaines d’entreprises marocaines vers le marché européen, notamment dans le secteur de la grande distribution. Président de la CCBLM, Edwin Sluismans a noté que les produits marocains se sont montrés extrêmement compétitifs mais qu’il est néanmoins important pour les entreprises intéressées par ce marché de prendre en considération les processus de convergence réglementaire et les normes européennes. Selon les chiffres officiels, le Maroc se positionne actuellement comme le 42ème client et le 51ème fournisseur de la Belgique. Les exportations de marchandises en provenance de Belgique vers le Maroc ont augmenté de 37% entre 2011 et 2019. Elles ont néanmoins connu une diminution de 12,9% entre 2019 et 2020, baissant de 981,7 à 854,9 millions d’euros. Les importations en provenance du Maroc ont quant à elles augmenté de 18,7% en entre 2019 à 2020, passant de 382,1 millions à 453,5 millions d’euros.

En termes des produits échangés, les marchandises les plus exportées par la Belgique vers le Maroc sont les métaux communs (22,2%), les machines et appareils (19,4%), et les produits chimiques (18,5%). En termes de services, les secteurs principaux sont les communications (27,9%), le transport (22,7%) et les services financiers (10,3%). Le Maroc, quant à lui, exporte essentiellement des produits chimiques (37,1%), du matériel de transport (18,3%) et des machines et appareils (10,5%). Le Royaume exporte également des services, notamment dans les secteurs du trafic touristique (45,4%), des communications (22,9%) et du transport (10,6%).