Auto-Expo 2014 : Tous au volant

Après une année 2012 historique, où les ventes avaient atteint un record de 130 316 unités, le bilan 2013 n’est pas reluisant. « 2013 était une année demi-teinte pour le secteur automobile marqué par un recul de 7,33% en glissement annuel. Cette tendance baissière qu’on espérait passagère, s’installe encore cette année. D’ailleurs, durant les quatre mois derniers, le taux de recul a atteint 12%. De mois en mois la baisse est de plus en plus importante», lance d’emblée Adil Bennani, vice président de l’AIVAM et DG de Toyota Maroc. Selon les statistiques de l’Association seulement 120 766 véhicules ont été commercialisés sur le marché national à fin décembre dernier contre 130 316 unités en 2012. «Malgré que la barre des 120.000 unités vendues ait été franchie, le marché a reculé de 7,3%, contre une hausse de 16,2% à fin 2012», confirme Abdelouahab Ennaciri, directeur général de la marque qui ne cache pas sa déception surtout que tout portait à croire que le marché est prometteur, et selon différentes études, notamment celle initiée en 2012 par l’AIVAM et réalisée par le cabinet Nielsen. D’après Adil Bennani, la baisse du marché est due à la conjoncture économique défavorable. 108 188 voitures particulières ont été vendues, en repli de 8,18%. Par contre, les véhicules utilitaires légers ont légèrement augmenté de 0,72% avec 12 578 exemplaires commercialisés. Notons que le marché de l’automobile au Maroc tourne autour de 110.000 voitures vendues par an pour 6 millions de ménages et le taux de renouvellement oscille entre 5 à 6 ans. Pour 1.000 habitants on compte 65 véhicules. Ce taux est jugé très faible selon Bennani, comparativement en Europe ou le nombre est de 800, ou même au marché voisin algérien qui pour 1000 habitants compte 200 véhicules. «Nous sommes 6 fois sous-motorisé par rapport à l’Europe et trois fois moins qu’en Algérie», martèle Adil Bennani.

LES TOPS !

Renault Maroc a fini l’année 2013 en beauté. À travers ses deux marques, Renault et Dacia, le Groupe a commercialisé, à fin décembre, 47 039 véhicules, dont 4 079 au seul mois de décembre. Le Groupe maintient ainsi son leadership sur le marché automobile marocain avec une part de marché de 39%, soit une augmentation de 2,4 points par rapport à 2012, alors que le marché est en baisse de 7,3%. Sur le marché VUL, le Groupe enregistre une variation de +10,8% par rapport à 2012. Avec 30 388 véhicules écoulés, Dacia atteint une part de marché de 25,2%, soit 4,4 points de plus qu’en 2012. La marque garde également son leadership sur le marché VP/VUL avec 25,5% de parts de marché sur le mois de décembre. À signaler qu’à fin décembre, Logan, Sandero et Dokker ont occupé respectivement les première, deuxième et troisième places du podium des ventes au Maroc. De son côté, Renault a écoulé 16 651 unités en 2013, atteignant une part de marché cumulée de 13,8%. En décembre, la marque au losange a enregistré 1 204 ventes. Lodgy et Duster se comportent également très bien sur le marché. L’année 2014 s’annonce également bonne avec l’arrivée du nouveau Duster. A l’instar de Renault et Dacia qui viennent en tête du peloton, Hyundai a enregistré une année dans le vert, mais pas au même niveau de ventes que l’année précédente. «Après la chute phénoménale des ventes de Kia qui passe par des moments difficiles, Hyundai en a profité pour s’accaparer de plus en plus de parts de marché », commente Adil Bennani. La marque sud-coréenne a commercialisé 9 498 unités, en hausse de 4,68%, contre plus de 37% à fin 2012, malgré le handicap du différentiel tarifaire au niveau des droits de douane. L’arrivée de la nouvelle i10, prévue à l’Auto Expo, est vivement attendue pour redynamiser davantage les ventes, d’après un commercial chez Hyundai. Même tendance chez Ford. Selon Ennaciri, la progression n’a pas dépassé 2,47%. «Les nouvelles Fiesta, Focus et, dans une moindre mesure, le nouveau Kuga y ont été pour beaucoup dans cette performance », explique Ennaciri. Les ventes de la marque italienne Fiat ont atteint les 6 977 ventes (grâce essentiellement aux ventes du Doblo) avec un taux de croissance de 11,44% très faible par rapport à 2012 où la hausse était de +55%. Selon Marco Tronchi, PDG de Fiat Group Automobile Maroc (Fgam), globalement, «les prévisions pour 2014 tournent autour d’une augmentation du marché global de 5%. Pour nous, ce serait beaucoup plus».

LES FLOPS !

«Si les marques chinoises ont toutes plié bagage, suite à des ventes catastrophiques, celles japonaises ont été frappées par l’appréciation très prononcée du Yen. Durant seulement 3 mois les coûts de reviens ont été augmentés de 35% ce qui a impliqué une perte de parts de marché très substantielle», précise le vice président de l’AIVAM. Ainsi, Toyota, selon Adil Bennani, à l’instar de la plupart des marques non européennes, est désavantagée par les droits de douane (17,5% pour les marques non européennes, contre 0% pour les marques européennes). Le DG de la marque reste optimiste pour cette année surtout avec le lancement de du Rav 4 et les performances enregistrées par la nouvelle Corolla, élue voiture de l’année 2014 au Maroc. Certes la marque a finit l’année avec un taux de croissance de 35% mais en recul par rapport à 2012. 2013 était morose pour les deux marques Skoda et Opel. La marque tchèque a reculé de 36% en glissement annuel. Les responsables attendent 2014 pour plus de volume, surtout avec l’arrivée de la Rapid Spaceback et le nouveau Yeti, attendus à l’Auto Expo. À seulement 1 480 immatriculations enregistrées en 2013, les ventes d’Opel ont reculé de 18,23%. L’année a été aussi décevante pour Seat dont les ventes ont chuté de presque 9% contre un taux de croissance de plus de 50% une année auparavant. Peugeot n’est pas en reste. La marque a beaucoup souffert de l’arrêt de la commercialisation du best-seller 206 ainsi que la 207. Les ventes de leur remplaçante, la nouvelle 208, n’ont pas été à la hauteur des attentes sur le marché marocain, malgré son succès à l’international. Une chose est sûre, de grands espoirs sont fondés sur la nouvelle 308 qui vient d’être lancée cette année. Autre déception, Volkswagen qui n’a écoulé que 6 060 véhicules, soit une baisse de 10,79% en glissement annuel. Une exception, malgré une petite baisse, Citroën fait mieux que le marché, améliorant ainsi ses parts de marché. La marque aux chevrons a écoulé 5 800 unités, soit un recul de 5,29% par rapport à 2012. Selon un commercial de la marque, 2014 s’annonce difficile, et l’Auto Expo, ne changerait pas grande chose à cette situation.

LE LUXE NE CONNAIT PAS LA CRISE

D’après Adil Bennani, les marques prémiums sont sur un petit nuage et ne connaissent pas la crise. «La clientèle est différente. Sur les 5 et 6 dernières années ces marques ont pénétré des segments qui ne sont pas les leurs. Ils ont élargi la gamme vers le bas. Et leur stratégie s’est avéré fructueuse », déclare t-il. En effet, Mercedes a terminé l’année dernière avec la bonne performance de 1 777 immatriculations au niveau des voitures particulières (VP), soit + 14,5%. Grâce à sa petite Classe A, la marque vient en tête de liste de ventes des véhicules premiums, devant BMW dont les immatriculations ont baissé de 10,66%. Land Rover en troisième position, a enregistré un taux de croissance de 9,32%❚