Études. Le cannabis médical pourrait rapporter 110.000 DH/ha/an
L'utilité thérapeutique du cannabis est déjà prouvée scientifiquement, ses apports socio-économiques le sont aussi désormais.

Pendant que ministres et parlementaires se perdent dans d'interminables chamailleries en examinant le projet de loi 13.21 relatif aux usages licites du cannabis (voir vidéo), les futurs apports socio-économiques de ce véritable or vert sont déjà scientifiquement établis.

Le revenu net annuel du cannabis à usage médical pourrait avoisiner les 110.000 dirhams par hectare, selon des études de faisabilité relative à la légalisation de la culture de cette plante. Ces études, élaborées par le ministère de l’Intérieur et dont la synthèse a été présentée mardi devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, montrent que ce montant représente une amélioration d’environ 40% par rapport aux recettes actuelles, le tout dans le cadre de pratiques respectant les normes de l’agriculture durable.

Concernant les marchés d’exportation, le document met l’accent sur les perspectives en direction de l’Europe à l’horizon de 2028, selon deux hypothèses. La première cible 10 % du marché du cannabis médical (4,2 milliards dollars sur un total de 42), alors que la seconde hypothèse concerne 15% du marché, soit 6,3 milliards de dollars et des revenus agricoles de 630 millions de dollars.

En outre, il ressort de ces études que le marché européen sera ciblé en premier lieu, notamment en raison des facilités de pénétration et compte tenu de facteurs liés aux prévisions d’évolution de la consommation et du volume des importations.

Les recettes potentielles relatives aux exportations sont estimées à 25 milliards de dollars/an à l’horizon 2028. Les mêmes études relèvent que la prise en compte du potentiel des marchés français et italien renforcera le volume du marché potentiel de 17 milliards de dollars, pour atteindre 42 milliards.

L’usage médical et licite du cannabis permettrait de réduire un ensemble de risques liés à la contrebande et à la consommation de drogue, ainsi que ceux en lien avec la santé et à l’environnement. Sur le plan économique, le développement de cette chaîne de production permettra au Royaume de passer du statut de pays importateur à celui d’exportateur de produits médicaux, pharmaceutiques et industriels.

Certains députés, notamment du PJD, voient en le débat ouvert autour de ce projet une occasion pour se vendre auprès de leurs électeurs potentiels. Ils versent donc dans un verbiage tellement hilarant que certaines vidéos le reprenant marchent mieux sur YouTube que les extraits des sitcoms marocaines présentées par les deux chaines de télé nationales pendant ce mois de Ramadan. Certains passages de ce film des échanges ayant eu lieu le 28 avril lors de la séance plénière consacrée à la future loi 13.21 offrent un drôle de spectacle.