Agriculture. Le Maroc face au défi technologique
Des outils hautement technologiques permettent aujourd'hui un suivi rapproché des productions agricoles

Le monde change, les différents secteurs économiques aussi. L’agriculteur est appelée à prendre ce train du changement en marche.

Le Maroc a placé, depuis près de cinquante ans, le secteur de l’agriculture au centre de ses choix de développement au regard des enjeux importants liés à ce secteur sur les plans économique, social et technologique. Aujourd’hui comme jamais auparavant, une réelle ambition est exprimée pour faire entrer l’agriculture nationale dans une nouvelle ère. «Pour rendre l’agriculture plus performante, il faut pouvoir relever le défi technologique, et ce dès à présent. Plusieurs techniques existent pour améliorer la productivité du secteur agricole», explique Mouhsine Lakhdissi, co-fondateur et CTO d’Agridata consulting, lors de la conférence organisée par IMPACT Lab, mercredi 5 mai, sur «le futur de l’agriculture au Maroc». Les agriculteurs marocains n’arrivent toujours pas non plus à améliorer la rentabilité des terres. Du reste, ils parviennent rarement à protéger efficacement leurs plantations contre des maladies souvent ravageuses. D’où leur difficulté à pouvoir garantir une certaine régularité de production aux niveaux quantitatif et qualitatif. «Tous ces éléments montrent la nécessité de l’innovation dans le secteur agricole», ajoute Mouhsine Lakhdissi.

Concrètement, différentes technologies innovantes sont devenues nécessaires à la gestion et la pérennisation des exploitations agricoles. Dans un premier temps, il s’agit des technologies de gestion ERP (Entreprise Ressource Planning) qui permettent une meilleure gestion et une meilleure optimisation de l’utilisation des ressources agricoles, matérielles, humaines, énergétiques, et ressources en termes d’intrants.

Dans un second temps vient la technologie IOT, indispensable au recueil des indicateurs clés permettant un meilleur suivi des sols, aussi bien en termes d’humidité, de température, de salinité, que de certains paramètres purement agricoles nutritifs.

Il y a aussi des outils de détection du NPK (Azote, phosphore et potassium) sur la plante. Des centres capacitifs et des drones le permettent aujourd’hui. «Ce qui manque aussi au Maroc, c’est la Blockchain qui permet la traçabilité alimentaire de bout en bout. Il devient nécessaire de développer une plateforme d’échange de données, à savoir une Marketplace permettra d’exploiter les différentes données et garantir une interopérabilité entre les différents acteurs », ajoute Mouhsine Lakhdissi.

Considéré comme l’un des piliers de l’économie nationale, le secteur agricole a récemment accompli de bonnes performances en participant à hauteur de 14% au produit intérieur brut, et en employant 38% de la population active occupée. «Nous sommes convaincus que le Maroc a tout le potentiel pour se positionner en hub d’innovation majeur dans le secteur agro-alimentaire en Afrique», s’enthousiasme Salma Kabbaj, co-fondatrice d’IMPACT Lab.