Coup de main

L’accompagnement des PME à l’international est la préoccupation de tous les gouvernements. Cela est connu. Certains agissent tandis que d’autres se contentent de déclarations de bonnes intentions qui, au final, ne servent personne. Au Maroc, tout le monde sait pourtant que l’essentiel du tissu productif est constitué de petites et moyennes entreprises dont la vie n’est certainement pas une sinécure. Souvent, elles sont abandonnées à leur sort, bien qu’elles soient économiquement et socialement utiles au pays. Est-ce de la négligence ? Peut-être. Il faudra étudier la question de manière plus experte. Plus encore, et là c’est un fait qui introduit une certaine perturbation, on commence à se rendre compte que le monde de l’entreprise s’enlise dans la politique politicienne. La visite du premier ministre turc nous en a donné la preuve, ou du moins, un aperçu, assez sommaire, il est vrai. L’exemple turc encourage le parti de la Justice et du Développement, qui dirige le gouvernement, à chercher à se constituer une base entrepreneuriale qui ferait le contrepoids à la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM). Or, celle-ci reste très forte. Elle représente un effectif de 3 millions d’emplois et ses membres contribuent à hauteur de 95% à la fiscalité. La présidente, Miriem Bensalah Chaqroun, compte bien faire valoir la puissance de son organisation. Deux semaines après la visite ratée des patrons turcs, elle a rétabli les choses dans l’ordre. Le manque de réactivité du gouvernement ajoute au manque de visibilité, dans un contexte de crise du tissu industriel et de prolifération de l’informel. Selon la présidente de la CGEM, l’équipe de Benkirane n’arrive pas à suivre le rythme du monde des affaires. On est tenté de dire que c’est normal, puisque le gouvernement semble plus préoccupé par des questions de morale et par ses diatribes contre tous ceux qui ont la malchance de ne pas être d’accord avec lui. Dans ces circonstances, il apparaît que le meilleur coup de main que puisse donner le gouvernement aux entrepreneurs est de rester à l’écart. Pourquoi ? La réponse est simple. Un patronat libre est capable de tout faire. Il a sa propre diplomatie et ses propres réseaux qu’il peut employer au bénéfice de l’économie du pays. Illustration : La CGEM et le groupe Banque Centrale Populaire (BCP) se sont déplacés à Paris pour trouver les moyens d’accompagner les PME à l’international. Ils ont signé une convention, le 18 juin, avec la Confédération générale des petites et moyennes entreprises françaises dans ce sens. On peut faire mieux, certes, mais la CGEM et le groupe BCP entendent bien faire profiter les PME marocaines des nouveaux avantages qu’offre l’internationalisation des banques translate russian website